Ryanair a appelé le 20 novembre le gouvernement français à abandonner « son projet à courte vue » d’augmenter les taxes sur les passagers  (la TSBA) de 260 % à partir du 1er janvier 2025, dans lequel cal, elle réduira sa capacité au départ et à destination des aéroports régionaux français de 50 % à partir de janvier 2025

Ryanair claironne à l’approche de la hausse de la taxe Chirac, ou taxe de solidarité sur les billets d’avion, décidée par le gouvernement Barnier, qui doit rapporter un milliard d’euros supplémentaires dans les caisses de l’Etat. Selon Ryanair, cette « augmentation de la taxe sur les passagers, qui va à l’encontre de la croissance, représente une attaque ciblée contre les citoyens français ordinaires et la France régionale, alors que les riches passagers parisiens long-courriers en sont paradoxalement exemptés ». Le projet du gouvernement français d’augmenter de 260 % les taxes sur les passagers contraste, selon elle, « fortement avec l’approche adoptée par des pays européens concurrents », tels que la Suède, la Hongrie et l’Italie, qui abolissent les taxes sur le transport aérien afin de pouvoir rivaliser avec des pays tels que l’Espagne et la Pologne, qui n’ont pas de taxes sur le transport aérien, en termes de connectivité et de croissance économique.

Toujours selon Ryanair, « des taxes sur le transport aérien plus élevées signifient des coûts d’accès plus élevés pour les Français, ce qui fera de la France – et en particulier de la France régionale – une destination beaucoup moins compétitive pour le tourisme et les investissements des compagnies aériennes ».

La réponse ? Comme Ryanair a pu le faire déjà dans d’autres pays européens décidant des taxes aéroportuaires plus élevées, elle annonce être « en train de revoir ses horaires en France et s’attend à réduire sa capacité au départ et à destination des aéroports régionaux français de 50 % à partir de janvier 2025 si le gouvernement français poursuit son projet à courte vue de tripler les taxes sur les passagers ».

« La proposition du gouvernement français d’augmenter sa taxe sur les passagers, déjà excessive, est à courte vue, mal pensée et destinée à faire dérailler encore plus la reprise de l’industrie aéronautique française », a affirmé Jason McGuinness, directeur commercial de Ryanair. « La France et l’Allemagne sont parmi les marchés de l’aviation les plus mal en point en Europe et, grâce aux récentes augmentations des taxes sur l’aviation, elles seront encore plus distancées par des économies concurrentes telles que l’Espagne et la Pologne, où il n’y a pas de taxes, ainsi que l’Italie, la Suède et la Hongrie, qui ont aboli les taxes sur l’aviation. »

Ryanair pousse l’argumentation dans un long communiqué de presse, expliquant que « l’impact de l’augmentation des taxes sur les passagers sera le plus préjudiciable pour la France régionale, qui dépend de coûts d’accès compétitifs, alors que, de manière perverse, les riches passagers parisiens long-courriers continuent d’être exonérés ». « Malheureusement, étant donné que cette augmentation injustifiée de la taxe sur les passagers rendra de nombreuses routes de/vers la France régionale non viables, Ryanair revoit actuellement ses programmes français et s’attend à réduire la capacité de/vers les aéroports régionaux français jusqu’à 50% à partir de janvier 2025 si le gouvernement français poursuit son projet à courte vue de tripler les taxes sur les passagers. »

En raison d’une hausse des taxes aéroportuaires en Allemagne, Ryanair a annoncé le mois dernier qu’elle ne desservira plus l’an prochain les villes de Dortmund, Dresde et Leipzig en Allemagne, et réduira également ses liaisons vers Hambourg de 60 % et vers la capitale Berlin de 20 %.

Hausse de la « taxe Chirac » au 1er janvier : Ryanair compte réduire ses activités de 50 % en France 1 Air Journal

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