Le PDG d’United Airlines, Scott Kirby, souhaite un nouveau concurrent à Airbus et Boeing, mais pense qu’il est « peu probable » que l’avionneur chinois Comac comble rapidement le vide laissé par la conjoncture actuelle.

Deux avionneurs, Boeing et Airbus, dominent l’industrie aéronautique depuis des décennies. Mais les récents problèmes de sécurité de Boeing cette année, ainsi que les pénuries de production chez les deux constructeurs aéronautiques, pourraient pousser les transporteurs à se demander s’il n’est pas temps de changer le paysage concurrentiel. « Nous avons besoin de plus de concurrence dans le secteur aérospatial », a déclaré le PDG d’United Airlines, Scott Kirby, sur le podcast Air Show, selon le média aéronautique The Air Current. Scott Kirby a déclaré que sa compagnie aérienne n’était pas encore prête à faire des folies avec des avions d’un constructeur autre qu’Airbus ou Boeing, mais qu’elle « vient juste de commencer à réfléchir » à la recherche d’un nouveau fournisseur.

Scott Kirby s’est déjà plaint des difficultés de Boeing, qualifiant l’immobilisation temporaire du 737 MAX 9 en janvier, ordonnée par la Federal Aviation Administration (FAA) des États-Unis, de « goutte qui a fait déborder le vase ». Selon un rapport de Bloomberg, United Airlines est d’ailleurs sur le point de conclure un accord avec des loueurs d’avions pour acquérir environ trois dizaines d’avions Airbus A321neo en remplacement du Boeing 737 MAX 10, qui tarde à se faire certifier. Pour rappel, United a officiellement demandé à Boeing d’arrêter de construire le MAX 10 pour sa flotte jusqu’à ce que les autorités aient plus de clarté sur son avenir en matière de certification.

Mais, il faut relever également que le concurrent de Boeing, Airbus, est également confronté à des problèmes de pénuries de pièces et de main-d’œuvre, ce qui bride l’augmentation des cadences de production et les créneaux de livraison déjà bien remplis. Des centaines d’Airbus 320neo devront également être cloués au sol pour remplacer les composants défectueux des moteurs PW1100 GTF produits par le fournisseur Pratt & Whitney. De son côté, le C919 du chinois Comac doit encore être approuvé par les régulateurs européens et américains avant de pouvoir opérer commercialement sur ces marchés. Même l’avion régional de Comac, l’ARJ21, utilisé commercialement depuis 2016, n’a pas encore été approuvé par les régulateurs américains.

Au lieu de cela, Kirby pense qu’un nouveau challenger pourrait bien être Embraer. Le constructeur aéronautique brésilien est le troisième du secteur derrière Boeing et Airbus. La société brésilienne fabrique actuellement des avions régionaux plus petits, d’une capacité d’un peu moins de 100 personnes. Embraer étudie pourtant la possibilité de créer un avion à réaction à fuselage étroit de nouvelle génération, a rapporté le Wall Street Journal en mai.

Le PDG d’United « commence à réfléchir » à un nouveau concurrent au duopole Airbus-Boeing 2 Air Journal

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