Le patron de la compagnie aérienne Emirates a prévenu que Boeing se trouvait dans la « salle de la dernière chance », affirmant avoir constaté un « déclin progressif » de ses performances.

Sir Tim Clark, président de la compagnie aérienne basée à Dubaï, a déclaré au Financial Times dans sa dernière interview qu’il avait constaté un « déclin progressif » des performances de Boeing ces dernières années et que le constructeur devait « faire mieux ». L’annonce intervient dans un contexte difficile alors que Boeing a fait l’objet d’un examen minutieux après qu’un bouchon de porte s’est arraché du fuselage d’un 737 MAX-9 d’Alaska Airlines le mois dernier. Sir Tim a appuyé ses avertissements en indiquant que l’accident était « une autre manifestation » des problèmes qui tourmentent Boeing depuis plusieurs années.

Sir Tim Clark, président d’une compagnie qui est un client majeur de Boeing, a précisé qu’il enverrait ses ingénieurs pour surveiller les lignes de production de Boeing. « Ils doivent inculquer cette culture de sécurité sans pareille. Ils doivent revoir leurs processus de fabrication afin qu’il n’y ait pas de raccourcis, etc », a déclaré Sir Tim. Sir Clark a cependant apporté son soutien au PDG de Boeing, Dave Calhoun, et au directeur commercial Stan Deal, mais a prévenu : « C’est la salle de la dernière chance ».

Rappelons que Dave Calhoun, CEO de Boeing a fait son mea culpa la semaine dernière  : « Nous comprenons pourquoi [les clients] sont en colère et nous travaillerons pour gagner leur confiance. » Emirates a beaucoup investi dans Boeing. A l’ouverture du salon aéronautique de Dubaï fin 2023, Emirates a passé auprès de l’avionneur américain Boeing une commande de 90 gros-porteurs 777X, dont 55 777-9 et 35 777-8, d’une valeur de près de 50 milliards de dollars au prix catalogue. Cette nouvelle commande porte le carnet de commandes de la famille 777X d’Emirates à 205 exemplaires (115 777-9 commandés au lancement du programme en 2014). Les premières livraisons sont actuellement attendues pour 2025 après un retard de cinq ans. Elle attend aussi des Dreamliner. Malgré les déboires de Boeing, Emirates hésite à transférer une trop grande partie de ses activités vers des avions concurrents fabriqués par le constructeur européen Airbus. Rappelons quand même qu’Emirates avait lors de dernier Dubai Airshow signé une nouvelle commande de 15 Airbus A350-900 supplémentaires, portant son carnet de commandes à 65 exemplaires du long-courrier de l’avionneur européen. En revanche, la compagnie aérienne de Dubaï a reporté une commande d’Airbus A350-1000, le plus gros modèle de la famille A350, en raison d’un désaccord avec le motoriste Rolls-Royce sur l’entretien des moteurs Trent XWB-97 qui équipent le gros-porteur.

Boeing est « dans la salle de la dernière chance », prévient le patron d’Emirates 1 Air Journal

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