Ce vendredi 10 mars marquait les quatre ans du crash du Boeing 737 MAX d’Ethiopian Airlines, causant la mort de 157 passagers et membres d’équipage.

A cette date symbolique, des familles de victimes se sont rassemblées devant le siège de Boeing, près de Washington. D’autres familles se sont réunies sur le site de l’accident à l’extérieur d’Addis-Abeba, en Éthiopie. Quatre ans après la catastrophe aérienne, elles dénoncent l'”impunité totale” de l’avionneur américain.

Cela fait quatre ans et je n’arrive toujours pas à dormir la nuit. Toute ma vie a changé, elle est différente pour toujours“, a déclaré Catherine Berthet, une Française qui a perdu sa fille de 28 ans dans le crash d’Ethiopian Airlines. “Ce jour marquera toujours le jour le plus triste de ma vie. Je ne peux pas laisser Boeing oublier ce qu’ils ont fait. Je le fais pour ma fille et pour tous ceux qui n’auraient jamais dû perdre la vie ce jour-là. Peu de temps après le premier crash en 2018 d’un Boeing 737 MAX [de Lion Air, 189 morts], tout le monde connaissait la cause profonde du crash, en particulier les dirigeants de Boeing. Cette flotte d’avions aurait dû être immédiatement immobilisée. Mais Boeing a préféré jouer avec les chances et l’argent de ses actionnaires“.

Le meurtre de notre fille Danielle Moore a brisé notre famille“, a déclaré Clariss Moore, une Canadienne qui a perdu sa fille de 24 ans. “L’Amérique et le monde entier savent que Boeing et son PDG ont commis le crime d’entreprise le plus meurtrier de l’histoire américaine […] Pendant 4 ans, nous nous sommes battus sans relâche pour la justice et avons exigé que la justice fasse ce qui est juste. Peu importe à quel point cela peut être difficile, nous continuerons à défendre notre fille, nous continuerons à ramasser les morceaux et nous continuerons à porter le flambeau de notre fille, jusqu’à ce qu’elle obtienne la justice qu’elle mérite“.

Les autorités américaines et Boeing ont conclu début 2021 un accord dans lequel l’industriel reconnaissait que deux de ses employés avaient induit en erreur les autorités lors de la certification du 737 MAX et acceptait de verser 2,5 milliards de dollars de pénalités et d’indemnités, en échange d’un arrêt des poursuites au pénal. Cet accord est toujours contesté par des familles de victimes. Un juge fédéral basé au Texas a estimé début février qu’il n’avait pas l’autorité pour accéder à leurs demandes, et l’affaire est désormais en appel.

Crash 737 MAX : des familles de victimes dénoncent « l’impunité » de Boeing 1 Air Journal

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