La Commission européenne et l’Italie sont enfin tombées d’accord sur le lancement de la nouvelle compagnie aérienne Italia Trasporto Aereo (ITA), qui remplacera Alitalia le 15 octobre prochain.

Un communiqué du Trésor italien le 15 juillet 2021 a confirmé la signature d’un accord « constructif et équilibré » entre le gouvernement local et le gendarme européen de la concurrence, après des mois de négociations acharnées sur la remplaçante de la compagnie nationale en grande difficulté. Déjà reporté à la rentrée prochaine, après la normalement juteuse saison estivale, le lancement d’ITA se ferait finalement le 15 octobre, quand elle sera « pleinement opérationnelle ».

La Commission a indiqué hier avoir « pris note » de l’annonce du gouvernement italien, rappelant qu’un accord « sur les paramètres clés » a déjà été trouvé pour assurer la « discontinuité » entre Alitalia et ITA. Un communiqué souligne qu’elle reste « en étroit contact » avec l’Italie pour s’assurer que le lancement d’ITA en tant que « nouvel acteur de marché viable » est conforme aux règles de l’UE en matière d’aides d’État » ; mais il rappelle aussi que les enquêtes « se poursuivent » sur ces aides accordées à Alitalia en 2017 et 2019, à hauteur de 1,3 milliard d’euros.

Le directeur général d’ITA Fabio Lazzerini avait déjà évoqué la rentrée prochaine pour le début des opérations, soit après la haute saison. Alors que les rivales d’Alitalia, en particulier les low cost Ryanair, easyJet ou Wizz air entre autres, ont déjà renforcé leur programme de vol au vu de la reprise du trafic aérien sur le Vieux continent, en cette période de recul de la pandémie de Covid-19 et d’accélération des campagnes de vaccination.

La nouvelle compagnie, basée elle aussi à l’aéroport de Rome-Fiumicino, devrait initialement opérer une flotte de 52 avions dont sept gros-porteurs – soit environ la moitié des appareils officiellement détenus, mais à peu près le nombre d’avions actuellement utilisés (55 sur 84 pour Alitalia ; plus onze sur 15 pour Cityliner selon Planepotters.net). Et exactement le contour d’ITA proposé en décembre dernier.  Pour un réseau initial qui devrait compter 61 routes vers 45 destinations.

ITA devrait décoller avec une allocation de créneaux cohérente avec sa taille initiale, en conservant 85% des créneaux actuellement détenus par Alitalia à Milan-Linate et 43% des créneaux de Fiumicino. D’autres ne seront nécessaires qu’à partir de l’année prochaine, quand la flotte gagnera – si tout se passe bien – 20 monocouloirs et 6 gros-porteurs supplémentaires. A l’horizon 2025, les plans d’ITA évoquent, 74 destinations, 89 routes et 105 avions dont 81 « de nouvelle génération ».

Le ministre du Développement économique Giancarlo Giorgetti a annoncé hier qu’ITA recrutera « environ 2800 personnes cette année, et 5750 autres en 2022 », avec de nouveaux contrats – contre environ 11.000 salariés actuellement chez Alitalia.

Rappelons qu’ITA est toujours en discussion pour des « partenariats commerciaux », avec selon la presse italienne d’un côté la partenaire dans l’alliance SkyTeam Delta Air Lines (Alitalia a déjà quitté la coentreprise transatlantique avec cette dernière, Air France-KLM et Virgin Atlantic) et de l’autre Lufthansa et United Airlines (Star Alliance, qui seraient les favoris selon les quotidiens). Sans oublier Ryanair qui évoquait encore récemment son intérêt.

Placée sous administration extraordinaire depuis plus de deux ans, suite au rejet par les syndicats d’un plan de relance de l’actionnaire Etihad Airways, Alitalia désormais renationalisée a déjà reçu deux prêts d’Etat de 1,3 milliards d’euros au total, et l’Europe a donné ce mois-ci son feu vert à une cinquième aide publique, pour couvrir les dommages liés à la crise sanitaire en janvier 2021…  

Italie : feu vert européen à la remplaçante d’Alitalia 1 Air Journal

©Alitalia