Le gouvernement britannique a annoncé avoir trouvé un « accord de sauvetage » avec les actionnaires de la compagnie aérienne Flybe, évitant ce qui ressemblait de plus en plus à une faillite certaine. Mais on n’en sait guère plus sur les moyens mis en œuvre.

Près de deux jours de négociations entre le gouvernement et les actionnaires de la première compagnie régionale européenne ont finalement débouché sur le sauvetage apparent de 2000 emplois. L’annonce du 14 janvier 2020 ne donne aucun détail mais selon la presse locale Flybe aurait bien obtenu la promesse d’un «  coup de pouce fiscal » ; d’après Sky News, il s’agirait d’un report de paiement de taxes déjà dues accordé par le HMRC (Her Majesty Revenue & Customs), quand d’autres évoquent toujours la suspension de la taxe sur les passagers des vols intérieurs ; le montant en question serait supérieur à 100 millions de livres. La possibilité d’une aide d’Etat a été envisagée mais pas confirmée ; une étude sur la connectivité entre régions sera en outre lancée par le gouvernement.

En échange de ces largesses supposées, les actionnaires de Flybe (Connect Airways, consortium dans lequel figurent le groupe Virgin et Stobart) ont accepté d’investir, à hauteur de plusieurs dizaines de millions de livres selon certaines sources, dans la compagnie qui transporte 8 millions de passagers chaque année.

« Je suis ravie que nous ayons trouvé un accord avec les actionnaires de Flybe pour que la société continue de fonctionner, et pour s’assurer que les régions britanniques restent connectées », a déclaré la ministre britannique des entreprises Andrea Leadsom sur les réseaux sociaux. « Ce sera une bonne nouvelle pour le personnel, les clients et les créanciers de Flybe, et nous continuerons notre travail acharné pour lui assurer un avenir durable ». Ce contentement est partagé par le syndicat de pilotes BALPA, pour qui le gouvernement « doit être applaudi pour être monté au front », mais pas par le dirigeant sortant du groupe IAG : il évoquait hier « un abus flagrant de fonds publics », les contribuables devant payer le coût de la mauvaise gestion de Flybe par « Virgin et son soutien Delta Air Lines ».  

Flybe avait officialisé l’automne dernier son changement de nom en Virgin Connect, après avoir été sauvée de la faillite en janvier par le consortium du même nom. Ses opérations ont continué sans anicroche ces derniers jours, et elle semble désormais partie pour éviter le sort subi depuis moins de trois ans par Monarch Airlines, Flybmi ou Thomas Cook. Elle assure plus de vols intérieurs au Royaume-Uni que toute autre compagnie aérienne (38% de tous les vols intérieurs en 2019), exploitant plus de 140 lignes desservant 10 pays à partir de 57 points de départ au Royaume-Uni et en Europe, avec une flotte de 71 appareils – 54 Bombardier Q400, deux Embraer E195, neuf E175 et six ATR.

Londres vole au secours de Flybe 1 Air Journal

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