Depuis l’arrivée du Président républicain Donald Trump à la Maison Blanche, de nombreux voyageurs ont annoncé annuler ou reporter leur voyage aux Etats-Unis.

En cause, selon eux, l’augmentation des tarifs douaniers, la position de Donald Trump sur plusieurs sujets internationaux ou encore les détentions médiatisées de touristes européens à la frontière américaine. Qu’en est-il réellement ? Selon le comparateur de voyages Liligo, l’ensemble des grandes destinations étatsuniennes sont moins recherchées pour des voyages dans les prochains mois. Certaines métropoles prisées des voyageurs français, comme New York, Los Angeles ou San Francisco sont fortement impactées, allant de -23% à -26% de recherches par rapport à l’année dernière. Pour les cinq prochains mois, seul juillet enregistre un taux de recherche supérieur en 2025 qu’en 2024 (+5%). Les autres mois connaissent des baisses significatives : aux alentours de -20% d’avril à juin et près de -15% pour août.

« Nous constatons depuis début 2025 une baisse significative de la demande de voyages vers les Etats-Unis de la part des Français. Plusieurs facteurs peuvent expliquer ce phénomène : l’augmentation des prix des billets d’avion, en raison de la hausse de la taxe de solidarité, qui impacte particulièrement les vols long-courriers d’une part, et un contexte politique particulier de l’autre. L’élection de Donald Trump semble avoir généré une certaine appréhension chez de nombreux français, moins enclins à choisir les Etats-Unis comme destination cette année. Résultat : les recherches de vols vers les grandes villes américaines comme New York, Miami ou Los Angeles sont en recul par rapport à 2024, au profit de destinations alternatives plus accessibles et perçues comme plus sereines », décrypte Guillaume Rostand, porte-parole de Liligo.

Aussi, Air France-KLM va baisser le prix de ses billets en classe Economique pour ses vols transatlantiques vers les Etats-Unis, après avoir constaté un «léger ralentissement» des ventes de la destination, a affirmé mercredi à l’agence Bloomberg Ben Smith, le directeur général du groupe aérien franco-néerlandais.

«Les réservations de sièges premium sont stables. À l’heure actuelle, nous n’observons pas de changement», a indiqué Ben Smith à l’antenne de la télévision américaine CNBC. En revanche, «nous constatons un léger ralentissement [des réservations] des sièges de classe Economique, mais quand nous abaissons juste un peu les prix, les volumes reviennent tout de suite», a-t-il précisé. «Cela concerne aussi bien les ventes en Europe qu’en Amérique du Nord», a ajouté le patron d’Air France-KLM, en écartant pour l’instant une révision à la baisse des prévisions pour l’exercice en cours.

Frontalier avec les Etats-Unis, le Canada connaît également une forte baisse de la demande pour le marché étatsunien. Les réservations de vols en direction des Etats-Unis depuis le Canada sont en chute libre selon le quotidien québécois La Presse. En effet, les chiffres sont sans appel : moins 34 % vers Miami, moins 31 % à destination de Los Angeles, ou encore moins 18 % vers Atlanta. En moyenne, la baisse globale est de 20 % depuis le début de l’année par rapport à la même période en 2024. À l’approche de la saison estivale, il semblerait donc que les touristes canadiens boudent leurs voisins américains pour venir y passer des vacances.

Pour compenser cette baisse, les compagnies aériennes canadiennes se tournent vers l’Europe. Pour exemple, WestJet a ainsi annoncé une nouvelle liaison directe entre Halifax et Barcelone à compter du 27 juin, et entre Halifax et Amsterdam à partir du 29 mai, et la relance de la liaison Halifax-Paris au 16 mai, en plus des dessertes européennes existantes de Prague, Londres, Zurich, Edimbourg et Dublin.

Guerre commerciale : les Français boudent les Etats-Unis, Air France baisse ses tarifs 1 Air Journal

@DR/AJ