En français, dans le contexte de l’aérien (ou plus largement de la lutte contre le changement climatique), les termes “neutralité carbone” et “zéro net” (ou net zéro) sont souvent utilisés de manière interchangeable dans le langage courant, mais ils peuvent avoir des nuances selon le contexte précis. Voici une explication claire et adaptée au secteur aérien :
 
Neutralité carbone
 
La neutralité carbone signifie qu’il y a un équilibre entre les émissions de dioxyde de carbone (CO₂) produites et celles qui sont retirées de l’atmosphère ou compensées. Dans l’aérien, cela implique souvent que les compagnies aériennes continuent d’émettre du CO₂ (par exemple, via la combustion de kérosène), mais elles compensent ces émissions par des actions comme :
  • L’achat de crédits carbone (financement de projets qui réduisent ou capturent le CO₂ ailleurs, comme la reforestation).
  • L’utilisation de technologies de capture du carbone.
En pratique, pour l’aviation, la neutralité carbone ne supprime pas nécessairement les émissions directes des vols, mais vise à “annuler” leur impact via des mécanismes de compensation. Par exemple, une compagnie peut revendiquer la neutralité carbone pour un vol si elle compense les émissions en plantant des arbres ou en investissant dans des énergies renouvelables.
 
Zéro net (Net zéro)
 
Le “zéro net” va un peu plus loin dans son ambition. Il s’agit d’atteindre un point où les émissions nettes de gaz à effet de serre (GES) sont réduites à zéro, en mettant l’accent sur la réduction réelle des émissions plutôt que sur la compensation seule. Dans l’aérien, cela signifie :
  • Réduire les émissions directes au maximum grâce à des innovations technologiques (comme les carburants d’aviation durables – SAF, les avions électriques ou à hydrogène).
  • Utiliser la compensation (comme pour la neutralité carbone) uniquement pour les émissions résiduelles qui ne peuvent pas être éliminées.
Le “zéro net” est donc une approche plus globale et proactive, souvent associée à des objectifs à long terme (par exemple, l’engagement de l’industrie aérienne à atteindre le “net zéro” d’ici 2050, selon l’IATA).
Différence clé dans l’aérien
  • Neutralité carbone : Mise davantage sur la compensation des émissions actuelles sans forcément changer les pratiques de vol ou les technologies à court terme.
  • Zéro net : Priorise la réduction des émissions à la source (via des carburants alternatifs, efficacité énergétique, etc.) et utilise la compensation comme dernier recours.
Exemple concret
  • Une compagnie qui plante des arbres pour compenser chaque tonne de CO₂ émise par ses vols peut se dire “neutre en carbone”.
  • Une compagnie qui investit dans des avions à hydrogène pour réduire ses émissions de 80 % et compense les 20 % restants vise le “zéro net”.
En résumé, dans l’aérien, la neutralité carbone est souvent une étape intermédiaire plus accessible à court terme, tandis que le zéro net est un objectif plus ambitieux et durable, nécessitant des transformations profondes.