Madagascar Airlines a fait un point sur les avancées de son plan Phénix 2030, évoquant renouvellement de la flotte, les alliances stratégiques, hub à Ivato et autres évolutions.

 

Dans un long communiqué de presse, la compagnie aérienne malgache parle d’abord de ses difficultés passées et des « profondes turbulences » traversées. « En janvier 2024, juste après le changement de gouvernance, la situation de la compagnie était particulièrement critique : sur une flotte de six appareils, seuls un à deux avions étaient en mesure de voler. Les autres étaient cloués au sol, faute de financements pour assurer leur maintenance et leur remise en état. Cette situation était la conséquence directe des difficultés de gestion passées. Ce contexte a laissé des traces profondes dans l’organisation, les infrastructures, et jusque dans la perception même de la compagnie », affirme Madagascar Airlines.

Début 2024, la compagnie s’engage dans un plan de transformation baptisé « Phénix 2030 », avec l’ambition de remettre Madagascar Airlines sur la voie de la rentabilité. Le plan passe par l’arrêt de ses lignes internationales et le recentrage sur ses lignes intérieures ; la rénovation, l’augmentation et l’homogénéisation de sa flotte ; une ouverture progressive vers l’international grâce à des alliances ciblées et à l’établissement d’un hub à Ivato et la transformation digitale des processus et de l’expérience client.

La flotte

Si certains appareils, soit anciens, soit loués trop chers ont été restitués, d’autres ont été remis en état. La fin de la remise en état complète de la flotte sera achevée « cette année » 2025, selon la compagnie.

Un appareil (précédemment loué à Air Austral) a été acheté à Air Austral. En parallèle, un « appel d’offre a permis de conclure l’acquisition de 2 ATR supplémentaires », l’un arrivé en décembre dernier, l’autre arrivant début avril. Cela fait donc 5 ATR 72 aujourd’hui, dont 4 sous forme de location et 1 acheté. « L’objectif est d’atteindre les 7 aéronefs dans la flotte, d’ici une année », a précisé Thierry de Bailleul, directeur général de Madagascar Airlines, en marge de la cérémonie de réception officielle des deux ATR 72 aux couleurs de la compagnie, cite le site local midi-madagasikara.

Air Madagascar a détaillé comment il y est parvenu. D’abord par l’acquisition d’un important stock d’équipements. Elle reconnaît avoir « rencontré des difficultés opérationnelles, qui ont généré retards et annulations ». Pour pallier cela, deux moteurs et un train d’atterrissage de secours ont été acquis en 2024, et d’ici juillet 2025 un stock d’équipements, de pièces détachées et d’outillages viendra compléter le dispositif. Grâce à ce stock d’une valeur totale de 8M$ environ, elle espère « à terme faire face beaucoup plus efficacement aux pannes techniques survenant régulièrement sur tout avion ».  Madagascar Airlines met également en avant « le recrutement et la qualification de 24 Mécanos », l’acquisition de matériels de piste et de matériels roulants ; l’extension de la licence IOSA en 2024, ou l’ acquisition de moyens de communication AIR-SOL (BLU) pour les provinces : la communication entre l’équipage technique et le personnel au sol améliore la fluidité et la sécurité des opérations.

Alliances et hub à Ivato

Madagascar Airlines a signé début 2025 avec Air France, des accords de partage de codes entre Tananarive, Paris et d’autres destinations du réseau Air France ; cela inclut la facilité pour le

client, en Europe comme à Madagascar, de réserver sur un seul billet, sous un code « MD » (Madagascar Airlines), par exemple un parcours Francfort – Paris – Tananarive – FortDauphin, et avec un tarif de bout en bout. « D’autres partenariats stratégiques sont aussi en préparation pour 2025 », ajoute Madagascar Airlines.

La compagnie malgache annonce mettre en place « un véritable hub à Ivato », en réorganisant son programme de vols en profondeur de manière à faire coïncider ses horaires avec l’arrivée et le départ des vols des partenaires. Les vols intérieurs ont également été « connectés » entre eux de sorte qu’il soit possible de se rendre d’un bout à l’autre de l’ile en quelque heures, quand auparavant, il fallait passer une nuit à Tananarive. « Cette mesure facilitera non seulement la mobilité inter-régionale, mais permettra aussi aux Tour-Opérateurs de proposer aux touristes étrangers des séjours multi-destinations et des circuits », ajoute Madagascar Airlines.

Transformation digitale, expérience client

Madagascar Airlines a mis en place un nouveau site web accessible également sur smartphone, un nouvel environnement de paiement sécurisé, un service d’enregistrement en ligne « d’un niveau d’ergonomie et de fiabilité comparable aux grandes compagnies internationales », la mise en place de « codeshare » (partage de codes) avec les compagnies partenaires, Air France, Corsair, « et d’autres prochainement » s’engage-t-elle, un système de notification au client automatisé, pour l’avertir des éventuels changements concernant son vol, un applicatif sur tablette « destiné à la gestion de bout-en-bout des activités de nos PNC et mettant l’accent sur l’amélioration de la reconnaissance client et du traitement à bord, une nouvelle interface graphique à l’usage des agents en « front line » (agence, aéroport, centre d’appel) plus intuitive et plus ergonomique permettant d’optimiser le temps de traitement des clients, une nouvelle interface graphique à l’usage des agents en « front line » (agence, aéroport, centre d’appel) plus intuitive et plus ergonomique permettant d’optimiser le temps de traitement des clients et un outil CRM, pour mieux personnaliser la relation client et l’adapter à chaque profil ».

« La compagnie est maintenant structurellement rentable, mais le chemin de l’excellence est encore loin », a conclu Thierry de Bailleul

Madagascar Airlines : 5 ATR dans sa flotte, en dit plus sur sa transformation 1 Air Journal

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