Boeing cherche à retirer son accord de plaidoyer de culpabilité avec le ministère de la Justice dans les affaires pénales entourant deux accidents mortels du 737 MAX, rapporte The Wall Street journal (WSJ).

Boeing cherche à obtenir une plus grande clémence de la part de l’administration du président Donald Trump et le ministère de la Justice et envisage de modifier certains aspects de l’accord de plaider-coupable, ont indiqué des sources proches du dossier au WSJ. Cet accord accuse le géant de l’aéronautique américain d’avoir induit en erreur la Federal Aviation Administration (FAA) avant les deux accidents d’octobre 2018 et mars 2019, qui ont fait 346 morts au total, mais il a été rejeté par le juge fédéral Reed O’Connor en décembre 2024. Le gouvernement a déclaré dans cet accord que l’avionneur avait sciemment fait de fausses déclarations sur les logiciels clés (MCAS) du 737 MAX. En vertu de cet accord, le constructeur aéronautique a été condamné à une amende de 243,6 millions de dollars. Un contrôleur de conformité indépendant devait également être nommé pour superviser la conformité chez Boeing au cours d’une période probatoire de trois ans. Boeing devait également investir au moins 455 millions de dollars dans des programmes de conformité et de sécurité. L’accord devait mettre un terme aux poursuites pénales et à un retentissant procès public.

Le tribunal s’était alors inquiété de la capacité du gouvernement à engager un contrôleur indépendant – après appel à candidatures et consultation de Boeing, mais sans implication du tribunal – et à assurer le respect de l’accord. Le juge Reed O’Connor a notamment critiqué le mode de désignation d’un superviseur indépendant qui, selon lui, « marginalise à tort » le rôle du tribunal. L’ordonnance stipule également que l’utilisation de l’accord par Boeing et le gouvernement porte directement atteinte aux efforts d’éthique et de lutte contre la fraude et va à l’encontre de l’intérêt public.

La perte d’un panneau latéral entraînant une dépressurisation explosive lors du vol d’Alaska Airlines du 5 janvier 2024 s’est produit deux jours seulement avant l’expiration de l’accord de poursuite différée du 7 janvier 2021, qui avait protégé Boeing des poursuites pour les accidents mortels en Indonésie et en Éthiopie, entraînant cette accusation de complot de fraude criminelle.

Selon le dernier dossier judiciaire, les deux parties continueront de se rencontrer et de négocier et doivent informer le tribunal avant le 11 avril de la manière dont elles prévoient de procéder. Boeing a refusé de commenter et a renvoyé la question au ministère de la Justice.

Boeing cherche à modifier son accord de plaider-coupable pour les deux crashs du 737 MAX 1 Air Journal

©NTSB