La cause du pire accident d’avion qu’ait connu la Chine depuis 30 ans reste inconnue, les autorités chinoises ayant choisi de ne pas publier de rapport d’étape à l’occasion du troisième anniversaire de la catastrophe.

La convention de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) exige que le pays menant une enquête sur un accident aérien publie son rapport final dans les 12 mois suivant l’événement. À défaut, l’autorité chargée de l’enquête doit publier une mise à jour annuelle à l’occasion de l’anniversaire de l’accident. Au lieu d’un rapport final sur le crash du Boeing 737-800, l’Administration de l’aviation civile de Chine (CAAC) a publié des mises à jour en 2023 et 2024. Mais elle ne l’a pas fait vendredi pour le troisième anniversaire.

Aucun des 123 passagers et 9 membres d’équipage n’a survécu au crash le 21 mars 2022 d’un Boeing 737-800 de la compagnie chinoise (LN 41474 immatriculé B-1791), qui avait décollé de Kunming-Changshui à destination de l’aéroport de Guangzhou-Baiyun avant de s’écraser dans les montagnes du Guangxi, non loin de la ville de Wuzhou. La CAAC (Autorité de l’aviation civile de Chine) avait transmis sous trente jours son rapport préliminaire à l’OACI. Un rapport qui n’expliquait rien et n’apportait pas grand-chose de nouveau, mais permettait d’écarter certaines pistes dans l’enquête. Il n’y aurait pas eu d’erreur de procédure évidentes, le temps était beau, l’avion ne transportait pas de matières dangereuses, la maintenance était à jour et l’équipage était correctement formé selon les premières informations résumées par la CAAC de ce rapport (qui n’est pas obligatoirement rendu public). Et avant le début de la chute de l’avion, il n’y a eu aucune anomalie dans les communications radio entre l’équipage et le contrôle aérien.

La vitesse de l’avion de China Eastern au moment de l’impact était de 1010 km/h, et le bord de fuite du winglet de l’aile droite du 737-800 a été retrouvée à 12 kilomètres du lieu de l’impact. Selon le régulateur, la plupart des débris de l’appareil se trouvaient dans un rayon de 30 mètres autour de l’impact. Les deux « boîtes noires », l’enregistreur des voix du cockpit (CVR) puis l’enregistreur des données de vol (FDR) ont été retrouvées très endommagées sur le lieu de l’accident, et envoyées aux USA pour analyse (NTSB, Boeing et FAA sont inclus dans l’enquête). Selon l’Autorité chinoise, les enquêteurs du NTSB n’avaient « divulgué aucune information concernant l’enquête à aucun média » et, avec Boeing, ont refusé de commenter le rapport de 2022.

La CAAC a déclaré lors du point de presse de l’année dernière que son enquête avait confirmé que les qualifications pré-vol de l’équipage, du personnel de maintenance, du personnel de soutien aéroportuaire et des contrôleurs aériens étaient toutes « conformes aux exigences ». En 2023, le rapport du premier anniversaire du crash indiquait : « En raison de la complexité et de la rareté de cet accident, l’enquête est toujours en cours.»

Cet accident, le pire accident aérien survenu en Chine depuis 1994, a mis fin à la série de records mondiaux de sécurité aérienne du pays. Avant l’accident, les compagnies aériennes chinoises avaient accumulé plus de 100 millions d’heures de vol en toute sécurité.

Toujours pas de rapport final trois ans après le crash du 737-800 de China Eastern 1 Air Journal

Le 737-800 de China Eastern impliqué dans l’accident ©lasta29