Après le patron d’Air France-KLM, Benjamin Smith, qui a jugé «irresponsable» l’augmentation la taxe de solidarité sur les billets d’avion (TSBA ou taxe Chirac), la Fédération nationale de l’aviation et de ses métiers (FNAM) a réitéré elle-aussi son opposition à un alourdissement de la fiscalité du transport aérien en France.
«Le pavillon français continue son déclin inexorable», a alerté le président de la FNAM, Pascal de Izaguirre. «L’environnement fiscal et réglementaire que nous avons eu n’a cessé de nous pénaliser», a-t-il ajouté, lors des vœux à la presse de sa Fédération qui représente les principaux acteurs de l’aérien français.
La FNAM s’inquiète pour 2025 «d’une hausse massive du coût du transport aérien» avec l’augmentation de toute une série de taxes et de contraintes. Entre les hausses de redevances de navigation aérienne, le coût de la transition énergétique induit par le paquet européen «Fit for 55» et l’augmentation de taxes, notamment la TSBA, la Fédération estime le surcoût sur l’année en cours à 1,2 milliard d’euros. Elle craint en conséquence la perte de 16 000 emplois.
La hausse de la TSBA, inscrite dans le projet de loi de finances pour 2025 de l’ex-gouvernement de Michel Barnier pour réduire le déficit public, a été reprise par celui de François Bayrou. La FNAM demande a minima qu’elle soit «temporaire» et que «son produit soit fléché vers une aide à la transition écologique» de l’aérien, a souligné Pascal de de Izaguirre. Il souhaiterait également que son application soit décalée, pour donner aux compagnies aériennes le temps de la répercuter sur le prix des billets. Le dirigeant de la FNAM, qui est aussi PDG de la compagnie aérienne Corsair, s’est aussi inquiété de la lenteur du développement du carburant d’aviation durable (SAF) en France, craignant de devoir en acheter aux États-Unis si une filière n’émerge pas plus vite en Europe.
En 2024, le trafic aérien en France a quasiment retrouvé ses niveaux de 2019 (99%). Le trafic international continue de progresser, tandis que le trafic intérieur baisse année après année avec 20,2 millions de passagers en 2024, soit 1,1 million de moins qu’en 2023 et 6,6 millions de moins qu’en 2019. Le trafic entre les aéroports de Paris et ceux de province est même retombé à son niveau de 1984, a détaillé Pascal de Izaguirre. «La dynamique du transport aérien aujourd’hui n’est pas en Europe», a-t-il observé, alors que les projections prévoient 662 millions de passagers supplémentaires d’ici 2043 sur le Vieux continent contre 2,6 milliards en Asie-Pacifique.
Bert a commenté :
26 janvier 2025 - 14 h 28 min
La Dynamique du transport aérien n’est effectivement pas en Europe, et ça ne paraît pas étonnant.
Mais pour en revenir à l’inexorable baisse du transport aérien en France, outre les effets conjoncturels, un détail qui n’en est peut-être pas un: il est de plus en plus difficile d’envisager 5 heures de “voyage” pour une heure de vol… (sans compter les trajets vers et.depuis l’aéroport). Le principe des deux heures avant l’embarquement est à mon sens aberrant. A cela s’ajoute une offre est/ouest sérieusement réduite. Peut-être une piste pour faire évoluer Le trafic intérieur ?
tournefeuille31 a commenté :
26 janvier 2025 - 15 h 27 min
Pourquoi voulez-vous arriver 2 heures avant le départ pour un vol intérieur alors que l’heure limite d’enregistrement est de 20 à 40 mn avant le départ ? Je n’arrive jamais plus d’une heure avant le départ, même lorsque je dépose des bagages, et ça suffit largement.
tournefeuille31 a commenté :
26 janvier 2025 - 17 h 03 min
Inutile de venir deux heures avent. HLE pour un vol intérieur, même en déposant un bagage 1 heure avant HLE suffit largement. Ça sert à rien que tous les passagers arrivent 2 heures avant si c’est pour faire la queue 1 heure aux comptoirs d’enregistrement, autant arriver plus tard. Personnellement je suis toujours arrivé 2 heure avant le départ et ça a toujours été largement suffisant.
FNAM a commenté :
26 janvier 2025 - 19 h 22 min
Ses analyses partent un peu dans tous les sens et ne sont pas entièrement vraies.
Les voyageurs privilégient maintenant davantage le train quand c’est possible et on voit d’ailleurs de nouvelles lignes européennes qui voient le jour, et c’est tant mieux d’avoir d’autres alternatives. (On voit également les déplacements en bus augmenter).
Le patron de la FNAM prêche pour sa paroisse et c’est normal…
Ce qui certain, c’est que certaines taxes uniquement françaises (comme la taxe “Chirac”) n’ont pas leur place et devraient être supprimées.
Si nous avion un TRUMP, (personnage que par ailleurs je n’aime pas) ce serait le cas.
Les pays comme la Chine et l’Inde ont un retard monumental en matière de déplacements aériens, donc il y a une progression que nous avons connu en Europe il y a 20-30 ans. Simple question de rattrapage…Entre en ligne de compte également, pour des pays comme les USA la Chine et l’Inde l’étendue de ces pays et donc la question des distances favorisant très logiquement les déplacements aériens.
Je ne pense pas que l’on puisse faire un Fukuoka-Busan en train ou en bus pourtant éloignés de quelques centaines de km seulement…
De plus quand vous cumulez les chiffres aériens Espagne Allemagne Royaume Uni et France, pour ne citer que ces quatre pays, vous obtenez des chiffres faramineux et ce malgré la forte augmentation du prix du billet et des distances bien moindre.
Donc le transport aérien reste souvent la seule alternative possible, les compagnies européennes ont toutes acheté de nouveaux avions et pour certaines ouvrent de nouvelles destinations.