Cent soixante-dix-neuf personnes sont décédées dans le pire accident d’avion jamais survenu en Corée du sud dimanche, lorsqu’un vol de Jeju Air s’est écrasé à l’aéroport international de Muan. Le pays a décrété un deuil national de sept jours.

Le National Transportation Safety Board (NTSB) dirige une équipe d’enquêteurs américains pour aider l’autorité sud-coréenne de l’aviation civile dans son enquête sur le crash de Jeju Air à Muan, a rapporté Reuters. Boeing, le constructeur de l’avion, et la Federal Aviation Administration (FAA) y participent, a indiqué dimanche le NTSB.

Le Boeing 737-800 de la compagnie low-cost sud-coréenne en provenance de Bangkok, transportant 175 voyageurs et six membres d’équipage, a atterri sur la piste 19 de Muan vers 09h03L avec tout le train d’atterrissage rentré, a dépassé la piste en glissant sur le ventre, a heurté une clôture en béton à environ 300 mètres au-delà de l’extrémité de la piste avant de prendre feu.

Les personnes à bord, deux de nationalité thaïlandaise et le reste de citoyens sud-coréens, étaient âgées de trois à 78 ans. Les identités de 141 des 179 morts ont été confirmées jusque-là, selon le ministère des Territoires citant les enquêteurs lundi. Deux personnes, tous deux membres de l’équipage, ont été secourues de l’épave et transportées à l’hôpital. Elles ont subi des blessures « moyennes à graves », ont indiqué les autorités.

Un survivant de l’accident mortel, un PNC, a pu parler avec des médecins, selon l’agence de presse Yonhap. L’agent de bord de 33 ans est l’un des deux passagers qui ont survécu au crash de Jeju Air. Le directeur de l’hôpital de Séoul où le survivant est soigné a déclaré aux journalistes que le patient est capable de communiquer et ne présente pas de perte de mémoire ni d’autres symptômes cognitifs. L’autre survivant, une hôtesse de l’air, serait dans un état stable dans un autre hôpital.

Les enquêteurs étudient les impacts d’oiseaux et les conditions météorologiques comme facteurs possibles de l’accident. L’agence de presse Yonhap a cité les autorités aéroportuaires qui ont déclaré qu’un impact d’oiseau pourrait avoir provoqué un dysfonctionnement du train d’atterrissage. Le ministère des Transports de Corée du Sud a déclaré qu’une alerte à la collision avec des oiseaux avait été émise à 08h57, environ 6 minutes avant le crash.

En dépit de la thèse avancée par les autorités, les critiques se focalisent également sur l’architecture de l’aéroport de Muan. «Malgré l’urgence, l’atterrissage a été remarquablement bien exécuté », souligne pour l’AFP Kim Kwang-il, professeur de sciences aéronautiques à l’université de Silla et ancien pilote. Mais « normalement, il n’y a pas de tel obstacle solide en bout de piste, c’est contre les standards de sécurité de l’aviation internationale recommandés par (…) l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) et l’Agence de l’Union européenne pour la sécurité aérienne (AUESA). La structure en question a fait s’écraser et s’enflammer l’avion», affirme-t-il.

L’avion impliqué dans le crash était un Boeing 737-800 de la compagnie aérienne à bas prix coréenne Jeju Air. Les boîtes noires, l’enregistreur vocal du cockpit et l’enregistreur de données de vol ont été retrouvés dimanche. Ils seront examinés par des experts du gouvernement, mais le décodage des données de vol pourrait prendre jusqu’à un mois, car elles ont été endommagées lors du crash.

Séoul examine également ses options pour lancer des «inspections spéciales» de ses 101 Boeing 737-800 opérant dans le pays, a indiqué aux journalistes Joo Jong-wan, responsable de l’aviation au ministère des Transports. La piste de l’aéroport devrait être fermée jusqu’au 1er janvier.

Le pays a déclaré une période de deuil national de sept jours à compter de dimanche, avec des autels commémoratifs devant être érigés dans tout le pays.