Une équipe d’enquêteurs sur les accidents au sein de la Federal Aviation Administration (FAA) a recommandé en interne une modification de conception pour corriger une vulnérabilité du moteur du Boeing 737 MAX.
À la suite de deux collisions avec des oiseaux impliquant des avions de Southwest Airlines l’année dernière, la Federal Aviation Administration (FAA) a annoncé son intention de constituer un comité d’examen pour évaluer les problèmes de sécurité liés aux moteurs CFM LEAP-1B utilisés sur les avions Boeing.
La FAA a déclaré que bien que le problème ne mette pas immédiatement en danger la sécurité des vols, il nécessite une enquête plus approfondie. L’équipe de la FAA souhaite que les pilotes soient pleinement informés du risque et demande que les procédures de décollage soient modifiées par mesure de précaution jusqu’à ce que la modification de conception soit mise en œuvre.
Une note interne datée du 28 octobre du Bureau d’enquête et de prévention des accidents de la FAA présente six recommandations pour éviter « le risque catastrophique potentiel » de fumée et de vapeurs nocives se déversant dans le cockpit si un oiseau percute le moteur et active un composant spécifique du moteur. Les enquêteurs recommandent que l’administrateur de la FAA, Mike Whitaker, « exige une modification de conception qui détecte l’impulsion immédiate d’un impact d’oiseau », qui entraîne par exemple la fermeture automatique du flux d’air du moteur affecté vers l’intérieur de l’avion « aussi rapidement que possible ». La note ne représente pas une décision finale de la FAA. La gravité du risque et les mesures à prendre à ce sujet font toujours l’objet de discussions en interne.
L’organisme de réglementation de la sécurité a déclaré la semaine dernière qu’il convoquerait un comité d’examen des mesures correctives dans les semaines à venir pour examiner les données et les recommandations des enquêteurs, et décider des mesures à prendre. La FAA prévoit également de rencontrer le nouveau PDG de Boeing, Kelly Ortberg, alors que l’avionneur se prépare à reprendre la production du 737 MAX après avoir traversé 53 jours de grève.
Les événements de mars et décembre 2023 ont laissé de la fumée inonder le cockpit. Dans les deux cas, les pilotes ont atterri d’urgence en toute sécurité. Un article du Seattle Times, toujours bien informé, concernant l’actualité de Boeing, suggère que les modifications pourraient retarder la certification des modèles MAX 7 et MAX 10.
H116L a commenté :
25 novembre 2024 - 19 h 20 min
QUAND va-t’on traiter sérieusement ce problème de conception (archaïque) consistant à faire respirer aux passagers et équipages, de l’air provenant des moteurs ???
Les fumées en cabines sont un problème récurent et qui est potentiellement très dangereux.
Zaballe a commenté :
26 novembre 2024 - 11 h 33 min
Oui, non seulement les fumées moteur mais il y a eu des de fumées d’huile suite a des fuites ou des mauvaises combustions, incendie moteur…
Mosquito a commenté :
26 novembre 2024 - 8 h 57 min
Volez en 787……
Nom a commenté :
26 novembre 2024 - 10 h 00 min
Commentaire ridicule parlant du 787 alors que l’on parle du moteur qui équipe les 737
Mosquito a commenté :
26 novembre 2024 - 10 h 58 min
Vous jugez un peu vite….je repondais au probleme de ‘fume event’ .le 787 est le premier avion commercial a ne pas prendre l’air cabine dans les moteurs.
Le circuit est totalement independant.
Soyez un peu plus tolerant…
Bencello a commenté :
26 novembre 2024 - 11 h 28 min
Au vu de la communication de la FAA, cela semble impliquer que cette partie du moteur soit spécifique au Leap-1B et pas au -1A ou -1C.
Rassurant pour CFM
LEAP 1B a commenté :
26 novembre 2024 - 13 h 31 min
LEAP1B…B comme Boeing: cette version moteur équipe exclusivement les 737 Max…les version A =Airbus et C= COMAC.
Quelle guigne supplémentaire pour Boeing…
Le problème :
Le système qui disfonctionne ce coup-ci: le LRD ou load Réduction Device dont le but est de protéger les moteurs en cas dedesequilibrage soudain des ensemble en rotation, des équilibrage entraînant des vibration +/- importantes, risquant elles de conduire à des ruptures de pièces. Ceci peut arriver en cas de choc aviaire ou de d’apparition soudaine de fentes dans le métal ( ailettes, structure portante de moteur)
L’équipement LRD permet , en régulant/ contrôlant les conséquences d’une perte d’équilibrage, permet de concevoir des moteurs plus légers, d’où gain de poids,car en leur absence, les turbofans nécessiteraient des encadrements plus résistants, donc plus lourds,, tout comme les pylônes reliant les moteurs aux ailes, et aussi divers composants et systèmes liés aux moteurs qui ne sont pas aujourd’hui conçus pour supporter des augmentations de vibrations .
Il faudra donc revoir la conception même du fonctionnement de ces LRD.
En attendant que ça arrive, ce qui prendra du temps, la FAA propose , pour les appareils MAX aujourd’hui certifiés d’applique rien des procédures temporaires qui consistent….à désactivés les LRD pour le vol…chacun jugera du sérieux de cette procédure destinée à éviter…de mettre au sol les MAX.
Quant aux MAX non encore certifiés (Max7&10), si la FAA n’étend pas cette mesure à ces versions, et exige des avions avec LRD modifiés pour les certif, alors les 7&10 ont encore de longs mois d’attente devant eux….
Greg765 a commenté :
27 novembre 2024 - 12 h 19 min
Où est mentionnée la désactivation possible du LRD ?
Je ne sais pas exactement ce que la FAA entend par informer les pilotes exactement.
Un bulletin a déjà été publié sur le sujet. Ont-ils de nouvelles recommandations à donner ?
Pour l’instant les consignes sont de traiter une panne moteur avec fumée dans la cabine ou le cockpit comme « engine fire, severe damage or separation ». Cette checklist pousse à tirer sur le fire switch du moteur associé. Ce qui coupe notamment l’arrivée de bleed air.
La fumée vient de l’huile du moteur qui sous certaines conditions en cas de gros birdstrike endommageant le moteur passe dans le circuit de bleed après activation du LRD.
Bien sûr il faut un temps de réaction pour que les pilotes effectuent ces memory items et la FAA semble donc proposer une fermeture automatique du bleed en cas d’activation du LRD. Ce qui permettrait de gagner du temps et de réduire fortement la fumée dans le cockpit ou la cabine.
@Greg765: cf. Flightglobal a commenté :
27 novembre 2024 - 14 h 46 min
Reportez vous à l’article de Flightglobal du 23 nov. intitulé : NTSB investigating 737 Max…etc…
Quatrième paragraphe avant la fin, commençant par: » In the meantime…. ».
Vous y trouverez la recommendation du bureau de la FAA et prévention des accident (AVP) qui recommende aux PNT de décoller avec un voir ( mieux!) les deux LRD sur off.
Mais bien sûr, en cas de problème, avec les LRD sur off, les structures vont prendre éventuellement un bon coup de vibrations.
Je suppose que c’est le calcul des probabilités qui rend cette prise de risques officiellement acceptable…
Greg765 a commenté :
27 novembre 2024 - 15 h 24 min
J’ai retrouve le passage en question:
« In the meantime, the AVP urges 737 Max pilots be instructed to take-off with the left Leap-1B’s bleed air system shut off (which would prevent cockpit smoke), or with both engines’ bleed air disabled. Pilots are familiar with “engine bleed-off take-offs”, which they sometimes perform to get better engine performance when taking off from high-altitude airports such as Mexico City. »
Ils parlent juste de décollage avec engine bleed off.
Le LRD ne peut pas être « mis sur off » car c’est un dispositif passif, c’est juste le dimensionnement et les matériaux choisis qui réalisent la fonction LRD. En gros, certaines pièces sont prévues pour se casser lorsqu’un choc suffisamment fort se produit. C’est expliqué dans l’article un peu avant le paragraphe cité.
Il n’y a donc pas de remise en cause du fonctionnement du LRD, juste une suggestion de mesure pour éviter la fumée en cabine.
Bencello a commenté :
27 novembre 2024 - 16 h 09 min
Merci pour cette réponse. Vous semblez bien connaitre le sujet
Est-ce à dire que le LRD du -1B est fondamentalement différent du -1A ?
Plus généralement, les 3 déclinaisons du LEAP semblent très différents (sur les quelques informations disponibles , poids, dimensions…)
Selon certaines sources, le -1C serait “très proche” du CFM-56. Qu’en est-il ?