Airbus et Boeing ont accepté de fournir des conditions de financement révisées à Spirit AeroSystems alors que le fabricant de pièces d’avion américain de première ligne est aux prises avec des finances à sec.
Airbus a accepté d’accorder à Spirit un crédit sans intérêt de 107 millions de dollars, a déclaré le fournisseur de pièces d’avion dans un communiqué mardi. Sur le sujet des investissements, Spirit AeroSystems étant destiné à se scinder en deux parties entre Boeing et Airbus, l’avionneur européen est proche d’un accord sur le financement et les modalités de paiement avec Spirit Aero, selon une source rapportée par Reuters. La partie qui l’intéresse rassemble l’usine Spirit Aerosystems de Belfast fabriquant les ailes et le milieu du fuselage de l’A220, ainsi que les autres outils de production le concernant incluant la production de sections de fuselage de l’A350 à Kinston, en Caroline du Nord, et à Saint-Nazaire, en France ou et des éléments A220 à Wichita, Kansas.
Un accord entre Airbus et Spirit intervient après que le fournisseur a confirmé mardi un nouvel accord de paiements anticipés avec Boeing. Boeing s’est ainsi engagé à payer jusqu’à 350 millions de dollars dans le cadre de l’accord de paiement anticipé. L’accord stipulerait que Spirit doit rembourser à Boeing un quart de la somme d’ici la fin avril 2026. La société est tenue de payer les trois quarts restants d’ici la fin de cette année-là. Boeing a déjà annoncé qu’il rachèterait 80 % de Spirit AeroSystems dans le cadre d’une transaction de 8,3 milliards de dollars, qui comprend 4,7 milliards de dollars en actions et toutes les dettes de Spirit, mais l’accord ne devrait pas être conclu avant la mi-2025 au plus tôt.
Spirit, cible stratégique d’acquisition de Boeing, a révélé mardi dernier qu’il avait émis des doutes importants sur sa capacité à poursuivre son activité dans un contexte de pertes croissantes, de consommation rapide de trésorerie et de défis de production. Spirit AeroSystems a déclaré qu’elle était confrontée à un inventaire gonflé et à des flux de trésorerie inférieurs en raison des récents changements dans le processus de production et de livraison mis en œuvre par Boeing.
Les vents sont en effet contraires ces derniers temps pour Spirit AeroSystems, qui a été empêtrée dans une controverse concernant des problèmes de contrôle qualité qui ont affligé Boeing et ont sérieusement terni la réputation de l’avionneur, après la perte d’un panneau d’obturation de porte lors d’un vol en 737MAX d’Alaska Airlines le 5 janvier. Spirit a en outre expliqué mardi avoir été touchée par les changements apportés au processus de production et de livraison mis en œuvre par Boeing, qui l’ont empêchée d’expédier et de facturer des stocks au constructeur aéronautique en difficulté. Spirit a également déclaré que la grève Boeing à Portland et Seattle l’avait forcée à mettre en congé 700 de ses employés parce qu’elle avait atteint la « capacité de stockage maximale » de pièces produites pour les programmes 767 et 777 de Boeing.
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