L’Italie a conclu un accord avec la compagnie aérienne allemande Lufthansa sur la vente d’une participation dans ITA Airways, a annoncé lundi le gouvernement italien, l’accord devant encore être approuvé par la Commission européenne.
Lufthansa a satisfait aux exigences de l’UE pour rejoindre la compagnie aérienne italienne ITA et est sur le point d’achever les négociations. Malgré les premiers différends sur le prix d’achat, la compagnie allemande s’attend à ce que la transaction soit finalisée « vers la fin de l’année ». Lufthansa et le ministère italien des Finances ont enfin annoncé à Bruxelles qu’ils avaient satisfait aux exigences de la Commission européenne. Cela devait initialement avoir lieu le 4 novembre, mais a été retardé en raison d’un différend récent sur le calcul du prix d’achat d’ITA. Selon le Corriere Della Sera, le groupe Lufthansa souhaitait invoquer une clause qui ajuste le prix d’achat en fonction de la valeur actuelle de la compagnie aérienne, mais en se basant sur les résultats financiers projetés d’ITA pour le quatrième trimestre de l’exercice financier, qui couvrent les mois d’hiver les plus calmes, lorsque les compagnies aériennes gagnent traditionnellement le moins d’argent. Ce qui a fait litige. Si dans un premier temps, les Italiens n’ont pas donné leur feu vert, c’est désormais acté au prix de plus d’un an de négociations difficiles sur le prix et les conditions de l’accord.
Ni le ministère ni Lufthansa n’ont révélé de détails sur la manière dont les divergences ont été résolues. Depuis Rome, le ministère de l’Économie et des Finances a déclaré que les conditions économiques envisagées n’avaient pas changé par rapport à l’accord déjà signé. Le litige ne portait pas sur la première tranche que Lufthansa doit payer pour adhérer à l’ITA, mais sur la seconde. Le premier paiement de 325 millions d’euros pour une part de 41 % doit être versé à ITA par le biais d’une augmentation de capital, le deuxième – on parlait jusqu’à présent de 325 millions d’euros supplémentaires – pour 49 % supplémentaires doit aller dans les caisses de l’Etat italien, vendeur, si Lufthansa exerce l’option d’acquisition. Selon l’accord, elle pourra le faire en 2025.
La Commission européenne a fixé une série de conditions pour la vente en juin de 41 % de la compagnie italienne ITA Airways pour 325 millions d’euros, notamment l’obligation de céder les droits de décollage et d’atterrissage à des concurrents.Sur le segment court et moyen-courrier, Lufthansa devra céder des créneaux horaires au départ de Rome et de Milan à une ou deux compagnies aériennes rivales pour opérer des vols sans escale vers les destinations de leur choix en Europe centrale. La compagnie aérienne allemande avait déclaré être en pourparlers avec easyjet et la compagnie low-cost espagnole Volotea. Easyjet assumerait désormais seule ce rôle sur dix lignes court et moyen courrier. Si Volotea a également été évoquée, elle ne serait désormais plus impliquée selon les médias allemands.
Pour les liaisons long-courriers, Lufthansa ne sera pas tenue de renoncer à des créneaux horaires, mais elle devra conclure des accords avec des transporteurs concurrents pour accroître la concurrence. Air France et British Airways seraient les élues pour bénéficier d’une aide au démarrage afin de créer une offre compétitive à Lufthansa, ITA et leurs compagnies partenaires sur les liaisons de Rome vers Washington, San Francisco et Toronto avec des correspondances optimisées. A noter qu’easyjet, Air France et British Airways auraient également demandé des créneaux de décollage supplémentaires à l’aéroport de Milan-Linate.
Malgré la notification tardive à Bruxelles, Lufthansa espère « mettre la main » prochainement sur ITA. Le PDG Carsten Spohr a récemment évoqué une mise en œuvre « vers la fin de l’année », ce qui pourrait désormais également signifier une date en janvier.
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