La compétitivité de l’aérien allemand est menacée par des distorsions de concurrence avec les compagnies extra-européennes et par la récente hausse des taxes aéroportuaires, alertent les syndicats du secteur.
Ces derniers dénoncent la hausse des taxes aéroportuaires, mesure budgétaire décidée il y a quelques mois par le gouvernement allemand, les quotas obligatoires de mélanges de carburants durables (SAF), «qui ne sont pas disponibles dans des quantités suffisantes», ainsi que les sanctions contre la Russie, qui empêchent les compagnies européennes de survoler l’espace aérien russe et les obligent à des détours coûteux.
Il faut «craindre de nouvelles pertes d’emplois en Allemagne (…) si des contre-mesures ne sont pas prises rapidement», ont déclaré dans un communiqué conjoint le syndicat Verdi et des représentants du personnel de la compagnie aérienne Lufthansa. Les signataires demandent d’étendre les sanctions contre la Russie «à toutes les compagnies aériennes qui utilisent le marché européen de l’aviation».
D’après Verdi, la fermeture de certaines lignes de Lufthansa, comme la liaison Francfort-Pékin supprimée récemment, est la preuve de ce problème de compétitivité. Interdites de survol de la Russie et obligées de prendre des routes plus longues, les compagnies aériennes européennes comme Lufthansa se trouvent dans une position concurrentielle extrêmement inégale par rapport aux compagnies aériennes chinoises, ainsi qu’aux compagnies aériennes turques et du Golfe, qui peuvent toujours traverser la Russie pour relier l’Europe à la Chine.
En raison de la hausse des taxes aéroportuaires, la low-cost Eurowings, filiale de Lufthansa, a déjà décidé de réduire son programme à l’aéroport de Hambourg en 2025, supprimant plus de 1 000 vols. La low cost irlandaise Ryanair a elle aussi annoncé l’arrêt total de ses opérations dans deux aéroports allemands, ainsi qu’une réduction de 60% des vols à Hambourg. Toutefois, selon la presse allemande, les coûts d’exploitation dans les aéroports allemands ont aussi augmenté en raison de la diminution des vols intérieurs, due à la baisse des voyages d’affaires post-Covid et à l’augmentation des trajets en train pour des raisons environnementales.
En France, l’aérien est également vent debout contre l’augmentation de la Taxe de Solidarité sur les Billets d’Avion (TSBA, dite «taxe Chirac») dans le cadre du projet de loi des Finances 2025.
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10 novembre 2024 - 14 h 19 min
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