Le parquet de Nice s’est dit favorable à la mise en œuvre d’une opération de repêchage (à défaut des prises de vues) de la Caravelle SE-210 d’Air France immergé au large d’Antibes depuis 1968.
«La demande d’acte des parties civiles me semble pertinente et utile à la manifestation de la vérité», a expliqué à l’AFP le procureur de la République Damien Martinelli, qui juge «opportun» d’étudier préalablement «les conditions de faisabilité de ces opérations de photographies et/ou de récupération des moteurs».
Le 11 septembre 1968, le vol AF 1611 reliant Ajaccio à Nice s’abîmait au large d’Antibes, faisant 95 victimes, dont 13 enfants et 6 membres d’équipage. En 1973, l’enquête débouchait sur un non-lieu, concluant à un incendie à bord lié au chauffe-eau. Mais les proches des victimes contestent depuis l’accident et soutiennent la thèse d’un tir de missile accidentel touchant l’arrière de l’appareil et demande à consulter des documents classifiés des Armées.
L’enquête avait été relancée en 2012 pour «soustraction et recel de preuves» et le juge d’instruction avait requis en 2018 une levée du secret-défense, estimant qu’il fallait prendre «très au sérieux» l’hypothèse d’un tir de missile accidentel depuis la base du Levant près d’Hyères. En juillet 2019, sur intervention Président de la République Emmanuel Macron, des documents avaient été remis à la justice par le ministère des Armées, mais ils avaient été jugés «très insatisfaisants» par l’avocat des familles de victimes.
C’est désormais au juge d’instruction chargé du dossier, saisi dans le cadre d’une information pour dissimulation, destruction et soustraction de preuves, et recel de ces infractions, d’ordonner ou non la mise en œuvre du repêchage ou de prises de vues de la Caravelle.
bergeron a commenté :
9 novembre 2024 - 14 h 55 min
De nos jours, comme hier et probablement encore demain : l’armée est la “Grande muette”.
atplhkt a commenté :
9 novembre 2024 - 19 h 38 min
Il semble que tant l’article (et ceux des autres média) ignore que 3 campagnes de repêchage partiel des débris ont été menées de 1969 à 1972 suivant détails du rapport d’enquête :
https://bea.aero/docspa/1968/f-hb680911/pdf/f-hb680911.pdf
Ce qui est aussi certain est que l’équipage de l’appareil a échangé en VHF avec le contrôle d’approche de Nice (voir document dont lien ci-dessus) :
09:21:20 APPAREIL « j’ai des ennuis » / 09:31:20 NICE « je vous écoute » / 09:31:41 APPAREIL « nous demandons atterrissage Nice où vous voudrez » / 09 :31 :46 APPAREIL « nous avons le feu à bord nous demandons atterrissage d’urgence » / 09:31:50 NICE « Roger vous êtes autorisés à descendre à 2 000 pieds au QFE 2015 température sous abri 17 °C vous me rappelez NC quelles sont vos conditions de vol » / 09:32:02 APPAREIL « nous sommes en vue du sol bonne visibilité » / 09:32:04 NICE « alors c’est bon vers 2000 pieds pas de restrictions pour vous le QFE est de 1015 et la visibilité aux environs de 8 kilomètres » / 09:32:12 APPAREIL « ok » / 09:32:15 NICE « quelle est votre estimée pour NC et votre position actuelle » / 09 :32 :28 APPAREIL « Rien à faire on va se crasher si ça continue » / 09:32:52 NICE « j’ai un écho 25 NM dans le sud-est je pense que c’est vous » / 09:33:09 NICE « rappelez directement en finale pour la piste 05 j’ai un écho à 22 NM je présume que c’est vous » / il n’y a plus eu de réponse de l’appareil.
Dans le rapport d’enquête il est rappelé que, au sol sur un parking à ORLY de nuit, une caravelle similaire (F.BNKI) a été objet d’un incendie généralisé à partir du feu issu d’un court-circuit sur le chauffe-eau arrière. A l’époque les revêtements intérieurs en cas de combustion dégageaient des vapeurs toxiques. Il en aussi été ainsi de la catastrophe du vol VARIG 820 à ORLY en 1973. Suite à un feu en cabine, les pilotes avaient mis leurs masques à oxygène mais la situation se détériorant ils ne peuvent plus lire les instruments ni voir ce qui se passe au dehors. L’accident fait 123 victimes, toutes tuées par la fumée, l’incendie étant resté circonscrit en la partie arrière de la cabine :
https://bea.aero/fileadmin/documents/docspa/1973/pp-z730711/pdf/pp-z730711_06.pdf
Grinch' a commenté :
10 novembre 2024 - 12 h 08 min
Aussi bien le rapport du BEA que les similitudes avec les incidents survenus sur d’autres Caravelle ne pourront rien face au vieux réflexe facile du “On nous cache tout…”.
Il est tellement plus simple de refuser ce qui semble bien être la vérité (l’incendie du chauffe-eau) pour alimenter la thèse du missile, alors même que les missiles de l’époque étaient si peu précis que toucher un avion à une telle distance était moins probable que cocher les six bons numéros au loto.
Les pilotes américains en savaient quelque chose, eux qui devaient parfois tirer trois ou quatre Sidewinder depuis leurs Phantom (dépourvus de canon) pour espérer endommager à courte portée les MIG 19 vietnamiens…