Boeing a annoncé mardi qu’il allait lever environ 21 milliards de dollars de capitaux par le biais d’offres publiques d’actions et de titres de dépôt, dépassant les 19 milliards de dollars initialement prévus lors de son annonce de lundi et faisant remonter le cours de l’action Boeing.
Le constructeur aéronautique Dow Jones est pressé de lever des fonds, car certains experts estiment que l’entreprise brûle un milliard de dollars par mois (d’autres estimations vont plus haut) en raison de la grève des machinistes qui s’éternise. Boeing a évolué en augmentant son offre à 112,5 millions d’actions ordinaires, contre 90 millions annoncées lundi, ainsi que 5 milliards de dollars d’actions de dépôt. Boeing a fixé le prix de son offre d’actions à 143 dollars par action pour lever 15,81 milliards de dollars. L’offre d’actions de dépôt a permis de lever 4,9 milliards de dollars.
La société a l’intention d’utiliser les fonds pour couvrir les besoins généraux de l’entreprise, rembourser la dette, augmenter le fonds de roulement et les dépenses, ainsi que financer et investir dans les filiales de Boeing. Boeing a actuellement 57,65 milliards de dollars de dette en cours, selon les données de FactSet. Le constructeur a annoncé la semaine dernière une perte nette de près de 6,2 milliards de dollars pour ses résultats du troisième trimestre. Cette levée colossale de capitaux a pour objectif de renforcer son bilan financier mais aussi d’éviter une dégradation de sa note de crédit par les agences de notation. Elle permettrait de financer la montée en puissance de sa production une fois la grève terminée.
Sous pression financière, Boeing a déclaré 10,5 milliards de dollars en espèces et en titres négociables à la fin du trimestre de septembre. Ce chiffre est en baisse par rapport aux 12,6 milliards de dollars de la fin du deuxième trimestre. Début octobre, S&P Global a prévenu qu’elle abaisserait la note de Boeing si son solde de trésorerie tombait sous les 10 milliards de dollars ou si le groupe n’était pas en mesure d’augmenter son endettement
Boeing envisage également de vendre ses activités spatiales pour rationaliser son activité, a rapporté le Wall Street Journal le 25 octobre. Boeing et son partenaire Lockheed Martin (LMT) cherchaient déjà depuis un an un acquéreur pour leur coentreprise de lancement de fusées à parts égales, United Launch Alliance.
Pendant ce temps, la grève des salariés de Boeing se poursuit après que les membres du syndicat ont rejeté la semaine dernière la dernière offre qui aurait augmenté les salaires de 35 % sur quatre ans. Si l’arrêt du travail de plus de 33 000 machinistes paralyse la fabrication de la principale vache à lait de l’entreprise, le 737 MAX, mais aussi celle de son gros-porteur 777, les négociations ont toutefois progressé. Un peu moins des deux tiers des salariés ayant voté ont rejeté la dernière offre, contre 95 % lors de la précédente présentation d’un accord de principe.
Le syndicat IAM des machinistes réclame une augmentation de 40 % des salaires ainsi que des changements et des avantages supplémentaires. Le rétablissement du régime de retraite fait largement partie des priorités. Mais c’est un point demandé par les salariés que Boeing ne semble pas vouloir négocier, en tous les cas jusqu’ici.
Le constructeur aéronautique américain a abandonné son régime de retraite traditionnel en 2014 dans le cadre d’un accord avec les machinistes syndiqués pour construire son avion de ligne 777X à Washington. Il avait alors qualifié la croissance à long terme, de son passif de retraite, d’« insoutenable ». Désormais, cette grève de l’IAM dure depuis le 13 septembre dernier. Leur dernière, historique, en 2008, avait duré jusqu’à 57 jours. Le bras de fer continue aujourd’hui, à moins d’une dizaine de jours du record à battre.
Tonton Burger a commenté :
1 novembre 2024 - 10 h 32 min
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