Boeing, qui se démène contre les vents contraires, avec une grève qui paralyse deux de ses principales usines, a proposé de vendre 90 millions d’actions ordinaires et environ 5 milliards de dollars d’actions de dépôt « deposity shares », selon un communiqué publié lundi.

La part des actions ordinaires à elle seule totaliserait un peu moins de 14 milliards de dollars, sur la base du cours de clôture de vendredi de 155,01 dollars. Au cours de clôture de vendredi, l’ensemble de cette émission d’actions reviendrait à lever 18,95 milliards de dollars sur les marchés, soit quasiment 20% de la capitalisation boursière totale de la société. Il s’agirait de la plus grande vente d’actions aux États-Unis depuis que SoftBank Group Corp. a vendu une partie de sa participation dans T-Mobile US Inc. en 2020, selon les données compilées par Bloomberg. Le contexte est inquiétant alors que Boeing s’enfonce dans une crise toujours plus profonde depuis les deux crashs de 737 MAX en 2018 et 2019.

Avec la perte catastrophique d’un panneau de fuselage d’un MAX 9 d’Alaska Airlines le 5 janvier dernier, l’action a chuté d’environ 42 % en 2024, soit la deuxième pire performance du Dow Jones Industrial Average. Les dernières annonces sentaient le roussi : il y a quelques jours, le constructeur aéronautique américain Boeing annonçait la pire perte trimestrielle en quatre ans, qui s’élève à 6,17 milliards de dollars. Sur les neuf premiers mois de l’année, Boeing aurait brûlé 10,21 milliards de dollars de cash, et selon Bloomberg, la consommation totale de trésorerie devait passer à environ 14 milliards de dollars sur l’ensemble de 2024.

Cette levée colossale de capitaux a pour objectif de renforcer son bilan financier mais aussi d’éviter une dégradation de sa note de crédit par les agences de notation. Elle permettrait de financer la montée en puissance de sa production une fois la grève terminée. Le nouveau directeur général de Boeing, Kelly Ortberg, a aussi dans son très proche agenda de devoir s’acquitter d’une des tâches les plus urgentes avec la résolution  d’une grève dure, qui en est à sa septième semaine. L’arrêt du travail de plus de 33 000 machinistes paralyse la fabrication de la principale vache à lait de l’entreprise, le 737 MAX, mais aussi celle de son gros-porteur 777.

Outre cet apport par créations de titres, Boeing envisage également la cession de ses activités spatiales pour se recentrer sur l’aviation civile et la défense et renforcer sa situation financière, rapporte le Wall Street Journal.

Boeing va émettre pour 19 milliards de dollars en nouvelles actions pour sauver sa trésorerie 1 Air Journal

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