La Commission permanente des comptes publics du Parlement sud-africain (SCOPA) a été informée que la lutte de South African Airways pour rapatrier une importante somme d’argent du Zimbabwe, provenant principalement de la vente de billets, continue de traîner, et ce alors que la compagnie sud-africaine est à la recherche de fonds pour se développer. L’idée d’une vente de créneaux horaires à Heathrow fait son chemin, celui d’une vente de participation minoritaire aussi.

L’argent a été estimé à environ 1 milliard de rands (50 millions de dollars), comme l’a rapporté le journal zimbabwéen Bulawayo 24 news. « Nous avons été en contact sérieux avec le gouvernement zimbabwéen. 1,1 milliard de rands, ce n’est pas une petite somme d’argent et cela n’a pas été facile », a déclaré le président du conseil d’administration de la SSA, Derek Hanekom. En conséquence, Songezo Zibi, le président de la SCOPA, envisage désormais la possibilité de saisir les avoirs en Afrique du Sud afin de récupérer les fonds bloqués.

Depuis 2016, le Zimbabwe est aux prises avec une pénurie de devises étrangères. Le président du conseil d’administration de la compagnie aérienne, Derek Hanekom, a souligné que les fonds bloqués au Zimbabwe pourraient aider SAA à poursuivre ses projets de croissance futurs s’ils étaient débloqués. Hanekom a décrit la situation comme « difficile », reconnaissant la difficulté de récupérer une somme aussi importante, malgré des communications persistantes avec les autorités zimbabwéennes. La ministre sud-africaine des Transports, Barbara Creecy, a déclaré qu’elle envisagerait de porter le problème au niveau diplomatique.

En raison de ses finances détériorées, SAA pourrait également envisager de vendre l’une de ses paires de créneaux à l’aéroport de Londres Heathrow alors qu’elle cherche à lever des fonds et à poursuivre sa lente reprise, a déclaré le président par intérim de la compagnie aérienne. SAA possède au total deux paires de créneaux horaires à l’aéroport de Londres Heathrow, l’une louée à British Airways, l’autre à Qatar Airways.

SAA, qui fait des pertes depuis des années, est sortie du sauvetage de l’entreprise, l’équivalent sud-africain du chapitre 11, en septembre 2021. Le gouvernement avait initialement annoncé un accord prévu pour vendre une participation majoritaire dans SAA au Consortium Takatso, partenaire préféré du gouvernement, en 2021, dans le cadre des efforts visant à mettre fin aux plans de sauvetage récurrents de la compagnie nationale, mais l’accord, négocié trois ans durant, n’a jamais abouti et SAA est resté entièrement propriété de l’État. Drek Hanekom a déclaré aux parlementaires qu’il n’était désormais plus question de privatisation, « mais il existe un consensus sur le fait qu’il faudra une forme d’investissement ». Hanekom a noté la récente décision (en août dernier) de Qatar Airways de prendre une participation de 25 % dans le transporteur régional sud-africain Airlink, une évolution qui, selon lui, a bénéficié à la compagnie aérienne locale.

Aujourd’hui, SAA a vu la majeure partie de sa flotte reprise ou vendue et elle ne possède désormais qu’une dizaine d’avions, mélange d’A320-200, d’A330-300, d’A340-300, et certains autres loués en wet-lease à diverses sociétés.

South African Airways : 50 millions de dollars bloqués au Zimbabwe, pourrait vendre ses créneaux à Londres Heathrow 1 Air Journal

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