Le sous-traitant américain Spirit AeroSystems a annoncé hier qu’il allait placer 700 employés au chômage technique pendant 21 jours du fait de la grève des ouvriers chez son principal client Boeing qui paralyse depuis plus d’un mois la production des avions.

« Malheureusement, à partir du 28 octobre, nous allons déclencher une période de chômage technique de 21 jours pour environ 700 employés travaillant sur les programmes du 767 et du 777 », a annoncé un porte-parole de Spirit AeroSystems. « Si la grève se poursuit au-delà du mois de novembre, les pressions financières vont nous contraindre à procéder à des licenciements et à des mises en chômage technique supplémentaires », a ajouté le porte-parole.

Le chômage technique fait suite à d’autres mesures prises par Spirit AeroSystems pour réduire les coûts, notamment « un gel des embauches et des restrictions sur les déplacements et les heures supplémentaires ». Fin 2023, Spirit employait 20 655 personnes. Ces derniers temps, le sous-traitant avait investi massivement dans les matériaux et l’outillage pour soutenir la montée en cadence prévue par Boeing.

Le sous-traitant explique avoir produit un « stock important » de pièces pour les 767 et 777 et « ne plus avoir de place supplémentaire pour les entreposer ». Plus de 33 000 ouvriers des usines d’assemblage de Boeing sur la côte Ouest des Etats-Unis sont en grève depuis le 13 septembre. Ce débrayage a mis immédiatement à l’arrêt les deux principales usines de Boeing : celle de Renton qui produit le 737 MAX, et celle d’Everett, qui fabrique le 777, le 767 cargo ainsi que plusieurs programmes militaires.

Les pertes de Spirit AeroSystems au deuxième trimestre ont plus que doublé. Le sous-traitant a réduit sa production de fuselages 737 MAX de 31 à 21 par mois en août, septembre et octobre, et pourrait être amenée à la réduire encore. Il a entièrement utilisé un prêt à terme de 350 millions de dollars mis en place lorsque Boeing a accepté de racheter son sous-traitant, et s’apprêterait à demander une aide supplémentaire à l’avionneur, selon une source au fait du dossier.

Grève chez Boeing : Spirit Aerosystems contraint à du chômage technique 1 Air Journal

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