Elliott Investment Management a décidé de porter son combat contre Southwest Airlines devant les investisseurs en convoquant une assemblée extraordinaire des actionnaires au cours de laquelle ils pourront voter pour de nouveaux candidats au poste de directeurs qui, en fin de compte, orienteront la stratégie de l’entreprise.
Hier, le fonds spéculatif a annoncé qu’il demandait officiellement la tenue de l’assemblée extraordinaire en décembre et a soumis des propositions pour remplacer huit administrateurs et prendre le contrôle du conseil d’administration. La dernière assemblée annuelle de la société s’est tenue en mai 2024.
En convoquant cette assemblée, Elliott prend une mesure inhabituelle, mais qu’elle a annoncée depuis des semaines après avoir conclu que les récents changements apportés par la compagnie aérienne ne suffisaient pas à garantir de réelles améliorations.
Elliott, la société fondée par Paul Singer qui supervise environ 70 milliards de dollars d’actifs et détient 10 % des actions ordinaires de Southwest, fait pression depuis des mois pour remplacer certains membres du conseil d’administration, évincer le directeur général Bob Jordan et revoir sa stratégie pour améliorer les performances financières et faire grimper le cours de l’action.
« En l’absence d’une recomposition complète de son conseil d’administration, l’histoire de Southwest restera celle de promesses vides et d’un potentiel non exploité », ont déclaré John Pike, associé d’Elliott, et Bobby Xu, gestionnaire de portefeuille, dans un communiqué.
Le conseil d’administration compte actuellement 15 membres, mais sa taille sera réduite à 13 le mois prochain, puis à 12 lors de l’assemblée générale annuelle de l’année prochaine. Les huit candidats au poste de directeur proposés par le fonds spéculatif sont des cadres ayant une expérience du secteur et de la réglementation, notamment Michael Cawley, qui a été directeur général adjoint de Ryanair et David Cush, qui a été directeur général de Virgin America.
Elliott Investment, avec désormais 10 % des actions ordinaires de Southwest Airlines, a obtenu la possibilité de demander cette assemblée extraordinaire, sur fond de conflit avec la direction de la compagnie aérienne. Elliot a ainsi exigé la révocation du PDG Robert Jordan et du président exécutif Gary Kelly. Robert Jordan qui refuse de démissionner, a annoncé en juillet des changements majeurs dans son modèle commercial vieux de plus de 50 ans : elle abandonnera bientôt les sièges libres pour des sièges assignés, proposera des sièges avec plus d’espace pour les jambes qui entraînent des tarifs plus élevés et commencera en 2026 à opérer des vols de nuit transcontinentaux.
L’équipe de direction et le conseil d’administration de Southwest ont également cherché à résister à l’implication d’Elliott et, en juillet, le conseil d’administration a approuvé une soi-disant « pilule empoisonnée » pour contrecarrer toute tentative d’Elliott d’augmenter sa participation dans Southwest. La « pilule empoisonnée », c’est-à-dire, le nouveau régime de droits de Southwest, se déclenche lorsque la participation d’un actionnaire dépasse 12,5 %. À ce stade, les actionnaires en dessous de ce seuil peuvent acquérir des actions avec une décote de 50 %. Le but de ces « pilules empoisonnées » est qu’une fois déclenchées, le cours de l’action chute et la base actionnariale se dilue, ce qui restreindra la capacité de nuisance d’Elliot.
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