Après le SNPC, l’IATA, le SCARA, Corsair, Air Caraïbes & French bee, c’est au tour du patron d’Air France-KLM, Ben Smith, de dénoncer l’augmentation de la TSBA (Taxe de Solidarité sur les Billets d’Avion) décidée par le gouvernement de Michel Barnier dans le cadre du budget 2025.

«Si ce projet de taxation était mis en œuvre, il aurait un impact significatif sur la compétitivité de nos compagnies, Air France, KLM et Transavia», a mis en garde le directeur général du groupe aérien franco-néerlandais dans une déclaration transmise à l’AFP. Selon le secteur aérien français, cette augmentation de la TSBA devrait représenter un coût supplémentaire d’un milliard d’euros pour les compagnies françaises, Air France étant déjà le plus grand contributeur avec 140 millions d’euros collectés en 2023.

Ben Smith, qui n’avait pas encore pris la parole depuis que cette possible mesure a été révélée début octobre puis officialisée jeudi soir lors de la présentation du projet de loi de finances (PLF) pour 2025, a prévenu que «la France est sur le point de devenir le pays de l’Union européenne qui taxe le plus le transport aérien». «Nous alertons sur l’impératif de préserver des conditions de concurrences équitables, en répartissant de manière équilibrée l’effort sur l’ensemble des compagnies», a-t-il ajouté.

«Face à des concurrents bénéficiant d’un environnement fiscal et réglementaire plus avantageux, les compagnies françaises ne cessent de perdre du terrain. Les distorsions de concurrence n’ont jamais été aussi fortes en France. Ce n’est plus acceptable», a martelé Benjamin Smith. Celui-ci, dont le groupe aérien est contrôlée à 28% par l’État français et a été sauvée de la faillite pendant la crise sanitaire en 2020 grâce à l’intervention des pouvoirs publics, a fait valoir qu’Air France-KLM «irrigue des pans entiers de l’économie française – secteur du tourisme en tête».

Selon le Scara, la TSBA passerait de 462 millions d’euros à 1,462 milliard d’euros en 2025, générant un milliard d’euros de recettes supplémentaires.210 millions d’euros pour la lutte contre les pandémies mondiales (taxe dite «Chirac»), 252 millions d’euros pour les infrastructures de transport non aériennes (taxe dite «écotaxe»), et un milliard d’euros pour combler le déficit budgétaire de l’État en 2025.

Ben Smith : la France, «le pays de l'UE qui taxe le plus le transport aérien» 1 Air Journal

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