Les compagnies sœurs qui desservent notamment la Guadeloupe, la Martinique, la Guyane, le Mexique, la République dominicaine, Haïti, l’île de La Réunion, la Polynésie française et les États-Unis alertent sur l’impact économique et social d’une hausse de cette taxe et dénoncent une surcharge fiscale.

Air Caraïbes et French bee, compagnies aériennes majeures opérant sur des axes stratégiques entre la France métropolitaine, les départements et régions d’outre-mer (DROM), ainsi que des destinations internationales long courrier, expriment leur opposition à l’augmentation prévue de la taxe de solidarité sur les billets d’avion. Cette taxe, dite « taxe Chirac », pourrait tripler dans les prochains mois, « menaçant la compétitivité des compagnies françaises et l’accessibilité au transport aérien, tant pour les ultramarins que pour les voyageurs internationaux », affirment-elles.   Pour les deux compagnies, cette hausse de taxe aurait des conséquences néfastes à plusieurs niveaux et participerait à une distorsion de concurrence préjudiciable pour les acteurs français. La surcharge fiscale imposée par cette mesure viendrait creuser les inégalités pour les populations les plus dépendantes du transport aérien, tout en limitant la capacité des compagnies à maintenir des tarifs compétitifs face à une concurrence internationale grandissante.  

Air Caraïbes, acteur historique de la continuité territoriale entre la métropole et les DROM, souligne que cette taxe menace « directement » les liaisons vitales avec la Guadeloupe, la Martinique et la Guyane. « Ces vols, essentiels pour les ultramarins souvent privés d’alternatives de transport, subiraient une forte hausse des prix des billets, aggravant encore la fracture territoriale entre les habitants des DROM et la France hexagonale », estime Air Caraïbes. De plus, en tant que principal opérateur de la région Caraïbes, Air Caraïbes joue aussi un rôle fondamental dans la connectivité inter-îles, permettant de dynamiser les échanges régionaux et d’assurer des liaisons régulières pour les voyageurs et les professionnels. La taxation supplémentaire de ces vols viendrait compromettre « la mission de la compagnie de promouvoir une connectivité régionale accessible et de contribuer au développement économique des îles ».

French bee, de son côté, est un acteur incontournable du secteur low-cost long-courrier. Si la compagnie parvient à proposer des tarifs ultra-compétitifs sur des destinations internationales comme les États-Unis, c’est « grâce à un modèle économique optimisé », souligne la low cost française. Or, la surtaxation annoncée menace « directement sa compétitivité » sur ces marchés ultra-concurrentiels. Pour maintenir ses offres abordables et continuer à s’imposer comme une alternative de choix face aux grandes compagnies internationales, French bee ne peut se permettre de subir de telles hausses fiscales. Elle estime que les conséquences pour les voyageurs seraient immédiates : des prix plus élevés, une diminution de l’offre et une perte d’attractivité pour une compagnie qui a pourtant réussi à démocratiser l’accès à des destinations lointaines.

Les deux compagnies soulignent également les défis économiques qui touchent le secteur aérien, particulièrement depuis la crise sanitaire. « Alors que l’aviation commerciale se relève tout juste de la pandémie, toute nouvelle charge fiscale pourrait menacer la compétitivité des compagnies aériennes françaises, déjà en situation de fragilité. Maintenir l’équilibre entre fiscalité et compétitivité est donc crucial pour préserver des liaisons aériennes accessibles entre la métropole et les territoires ultramarins. »

Sans concertation, l’Etat vient d’annoncer une surtaxation des billets d’avions. Pourtant, les compagnies, Air Caraïbes et French bee ont modernisé à marche forcée leurs flottes. Les appareils qu’elles exploitent sont des plus modernes, fabriqués en France, et permettent de réduire de 30% l’empreinte carbone des vols depuis et vers les DROM. Elles plaident pour être soutenues, non pas freinées dans leur développement.    « L’augmentation de la taxe de solidarité représenterait un coup de massue pour l’ensemble de notre secteur. Nos compagnies, Air Caraïbes et French bee, qui desservent aussi bien les territoires d’outre-mer que les marchés internationaux, ne pourront pas absorber une telle surcharge sans répercussions pour nos passagers », déclare Christine Ourmières-Widener, Présidente d’Air Caraïbes et French bee. « Pour Air Caraïbes, cela signifie fragiliser la continuité territoriale et les échanges régionaux dans la Caraïbe, un rôle clé que nous avons toujours assumé. Pour French bee, cela met en péril notre compétitivité sur des marchés internationaux comme les États-Unis, où chaque centime compte dans la bataille des prix. Nous demandons donc à l’État de reconsidérer cette décision, afin de préserver à la fois l’accès équitable au transport aérien pour nos passagers et la viabilité de nos compagnies. »

Air Caraïbes et French bee appellent ainsi le gouvernement à reconsidérer l’application de cette taxe pour les vols à destination des DROM et des marchés internationaux. En tant que compagnies au service des ultramarins et des voyageurs internationaux, elles insistent sur la nécessité de trouver un équilibre fiscal qui protège les usagers, la compétitivité du secteur aérien français et les objectifs de connectivité territoriale et internationale.

Air Caraïbes et French bee s'opposent « fermement » à l'augmentation de la taxe de solidarité sur les billets d'avion 1 Air Journal

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