À la suite de la remise en cause par l’État de la création d’un syndicat mixte ouvert (SMO) pour gérer les ports et aéroports de l’île, un préavis de grève a été déposé par les syndicats des salariés de la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) de Corse, bloquant par surprise, les quatre aéroports et six ports de l’île de Beauté.

Les quatre aéroports de Corse (Ajaccio, Bastia, Calvi et Figari) sont totalement bloqués depuis hier après-midi, 15h30, par un mouvement social spontané lancé par le syndicat des travailleurs corses (STC). Selon le STC, ces blocages interviennent après « l’annonce inacceptable » d’Alexandre Patrou, secrétaire général aux Affaires corses (Sgac), qui a émis des doutes jeudi sur la création de deux syndicats mixtes ouverts (SMO) portuaire et aéroportuaire d’ici la fin de l’année. Ces syndicats devaient accorder des concessions à la CCI insulaire afin qu’elle puisse continuer de gérer à partir du 1er janvier 2025 les ports et aéroports de l’île. Le président autonomiste du Conseil exécutif de Corse, Gilles Simeoni, a qualifié la position de l’État de « déclaration de guerre » à la tribune de l’assemblée générale extraordinaire de la CCI à Ajaccio hier matin, déclenchant un mouvement de grève « illimité ».

C’est une « annonce inacceptable » pour le STC. « Alors que le dossier sur la gestion portuaire et aéroportuaire est étudié depuis 2019, avec de nombreuses réunions avec les représentants du gouvernement et des ministres concernés, avec un feu vert définitif donné par l’État, ce dernier soulève aujourd’hui un risque juridique important des syndicats mixtes ouverts, précisant qu’il n’est pas possible de passer outre les obligations de mise en concurrence. Cette annonce ne peut que susciter indignation et inquiétude des agents, qui se trouvent aujourd’hui dans l’incertitude la plus totale », écrit le syndicat dans un communiqué relayé par France 3 Corse Viastella. Le délégué syndical du STC, Laurent Filippi, a confirmé à l’AFP que « tous les ports et aéroports de Corse sont bloqués ». Cela inclut l’annulation de tous les vols et l’arrêt des activités portuaires.

En avril dernier, le préfet de Corse avait observé de nombreux dysfonctionnements, notamment des défaillances répétées dans le filtrage des bagages et passagers à l’aéroport d’Ajaccio depuis la fin 2022. Pour y « remédier de manière urgente », la CCI avait été placée sous surveillance renforcée par la Direction générale de l’aviation civile dès le 9 avril.

Le dernier conflit social qui avait conduit au blocage des ports et aéroports de l’île remontait à septembre 2005. Salariés et syndicats s’étaient opposés à la privatisation de l’ex-compagnie maritime SNCM.

Les quatre aéroports de Corse bloqués par un mouvement de grève 1 Air Journal

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