Alors que le Congo s’était retiré du tour de table, Corsair est parvenu à trouver un nouvel actionnaire en la personne de Abbas Jaber, un Français issu de la diaspora libanaise au Sénégal, qui est prêt à prendre 40 % du capital.
Corsair, qui est à la recherche de 30 millions d’euros pour renflouer ses fonds propres, a indiqué avoir trouvé son partenaire. Il s’agit d’Abbas Jaber, qui dirige le groupe français Advens-Geocoton. « Actionnaire historique de Corsair, l’industriel a pris part à l’acquisition de la compagnie aérienne, via son groupe Advens-Geocoton, en qualité d’actionnaire de la holding OMRP (Outre-mer R-Plane) en 2020 », précise Corsair. Il doit prendre 40 % de la compagnie moyennant 15 millions d’euros. Cette participation s’ajoute au tour de table finalisé fin 2023.
Environ la moitié des 30 millions d’euros nécessaires pour se renflouer a été rassemblée par les investisseurs antillais dont le groupe Loret (actionnaire à 10 % de Corsair). Ce consortium d’entrepreneurs ultramarins investira 12 millions supplémentaires et sera l’actionnaire majoritaire avec 52 %. Les 8 % restant seront aux mains du département de la Guadeloupe qui versera 3 millions.
Initialement, les 15 autres millions devaient être apportés par la République du Congo, mais d’un commun accord, les deux parties ont décidé « de limiter leur partenariat » autour de la seule « coopération commerciale et opérationnelle à l’ouverture de la ligne Paris- Brazzaville ».
Né au Sénégal, Abbas Jaber est le Président fondateur d’Advens-Geocoton, un groupe agro-industriel qui revendique 227 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2022. Il est actif dans quinze pays, en particulier d’Afrique de l’Ouest. « Je suis heureux de retrouver Abbas Jaber en tant qu‘actionnaire. Son engagement précédent et sa parfaite connaissance de l’Afrique avaient déjà contribué à notre dynamisme. Son retour en tant qu’actionnaire direct, avec une participation substantielle, démontre non seulement son intérêt continu pour Corsair mais aussi sa confiance en la stratégie d’entreprise et de développement que nous prenons », a commenté Pascal de Izaguirre, président directeur général de Corsair.
« Je suis ravi de participer au nouveau tour de table de Corsair, une compagnie emblématique à laquelle je suis profondément attaché. Je tiens à saluer l’évolution positive des deux dernières années, qui ont renforcé la place de Corsair dans les Outre-mer, faisant d’elle un acteur local incontournable. Je crois également au développement que Corsair mène en Afrique, offrant à la compagnie un levier de croissance significatif », lui répond Abbas Jaber. Pour rappel, la compagnie aérienne Corsair dessert les Outre-mer (Guadeloupe, Martinique, La Réunion et Mayotte) ainsi que le continent africain (l’île Maurice, Madagascar, Côte d’Ivoire, Mali, Bénin).
L’arrivée de ce nouvel actionnaire ne modifiera en rien le plan d’affaires projeté et transmis à la Commission européenne. Car dans sa tentative de se remettre d’aplomb, Corsair demande également l’effacement de sa dette fiscale et sociale pour un montant de 147 millions d’euros. « En contrepartie de l’injection de “new money” [d’argent frais], l’Etat serait prêt à envisager quelques efforts en matière de restructuration de la dette », affirmait en décembre dernier dans le PDG de la compagnie.En 2020, la compagnie ultramarine avait déjà dû opérer une recapitalisation d’un montant équivalent. Corsair, accompagnée par le comité interministériel de restructuration industrielle (CIRI), avait obtenu au total 267 millions d’euros en plus des 30 millions d’apport en fonds propres. La compagnie aérienne avait bénéficié d’un prêt du fonds de développement économique, de reports de charges sociales et d’abandon de créances, notamment de son ancien actionnaire l’allemand TUI.
D’ici la fin de l’année 2024, « année charnière » selon Corsair, la compagnie aérienne française aura parachevé le renouvellement de la totalité de sa flotte, initié en 2021. Elle possède aujourd’hui 10 A330, dont 7 A330neo (et deux restant à livrer). Elle emploie 1 100 collaborateurs et fait voyager 1,5 million de passagers par an. Corsair opère des vols vers les Caraïbes (Guadeloupe, Martinique), l’océan Indien (La Réunion, l’île Maurice, Mayotte, Madagascar), l’Afrique (Côte d’Ivoire, Mali, Bénin). Elle opère depuis Paris/Orly, Lyon, Marseille, Bordeaux et Nantes.
Nanny Fran a commenté :
12 septembre 2024 - 9 h 18 min
J’admire la résilience du CEO de corsair mais cela fait l’énième tour de table de recapitalisation.
Le gouvernement lors du covid parlait de regroupement de compagnies aériennes, le rapprochement entre UU et CRL aurait du sens, mais n’a pas eu lieu , empreint de fierté régionale pour certains de méfiance pour d’autres. Alors que cela aurait été intéressant à mon sens de rationaliser la desserte outre-mer plutôt que d’être en concurrence les uns en vers les autres surtout face à une compagnie nationale privée mais qui garde une certaine influence de l’état. L’histoire a montré que les compagnies historiques peuvent disparaître tant le risque économique est fragile, et les situations géopolitiques nombreuses et compliquées. Je souhaite que ce nouvel actionnaire pourra permettre à Corsair de naviguer longtemps et à sillonner le ciel
Xenon a commenté :
12 septembre 2024 - 14 h 53 min
Après le Congo, le Sénégal par le biais d’un entrepreneur qui a su réaliser des profits avec l’Afrique. Bonne chance à lui et bon courage! Mais comme beaucoup de levantins, l’orgueil de se prévaloir « propriétaire » d’une compagnie aérienne risque de lui couter très cher pour ce qui concerne Corsair, chroniquement déficitaire depuis sa création.
Voyager974 a commenté :
12 septembre 2024 - 16 h 37 min
Vive corsair longue vie corsair
Eric Thire a commenté :
12 septembre 2024 - 21 h 07 min
Nouveau plan voué a l échec corsair ne pourra jamais s en sortir sur les marchés qu elle exploite
Jean-edmond a commenté :
13 septembre 2024 - 0 h 17 min
Faudrait vous poser la question de comment et où Pascal de Izaguirre va les chercher ces zbires pour devenir actionnaire.