Boeing et le syndicat international des machinistes et des ouvriers de l’aérospatial (IAM), qui représente 33 000 de ses employés sur la côte ouest, ont conclu un accord provisoire pour une nouvelle convention collective de quatre ans. L’annonce permet d’éviter une grève qui devait débuter ce vendredi.

Avant d’entrer en vigueur, l’accord devra être approuvé par les membres du syndicat de base qui construisent des avions commerciaux. Mais la direction du syndicat a salué l’accord provisoire et a déclaré qu’il a atteint les objectifs du syndicat. « Vous nous avez envoyés ici pour défendre vos priorités, et nous sommes fiers de l’avoir fait », a déclaré dimanche l’Association internationale des machinistes et des travailleurs de l’aérospatiale dans un communiqué publié sur son site officiel.

Boeing a déclaré que l’accord prévoit des augmentations de salaire de 25 % sur les quatre ans de durée du nouveau contrat – l’IAM réclamait une hausse de 40 % – une baisse du coût des soins de santé pour les salariés, ainsi qu’une réduction des heures supplémentaires obligatoires. L’accord inclut enfin 12 semaines de congé parental rémunéré et l’engagement de construire le prochain avion du géant américain dans l’une des usines syndicalisées de Puget Sound – Boeing possède une usine non syndiquée en Caroline du Sud, où il construit le 787 Dreamliner.

L’accord représente la plus importante augmentation de salaire de Boeing pour les membres du syndicat. « Nous avons entendu ce qui est important pour vous pour le nouveau contrat. Et nous avons conclu un accord provisoire avec le syndicat sur une offre historique qui prend soin de vous et de votre famille », a déclaré Stephanie Pope, PDG de la division avions commerciaux de Boeing, dans un communiqué.

Le contrat couvre les employés de la production qui construisent les avions commerciaux de Boeing dans trois usines de la région de Seattle, ainsi que près de 1 200 travailleurs d’une usine de pièces détachées de Boeing à Portland, dans l’Oregon. Les membres de la base auront la possibilité de voter jeudi sur l’accord de principe et un vote négatif pourrait éventuellement conduire à une grève. Cela s’est déjà produit dans le cadre de certains accords de travail récents dans d’autres entreprises, mais la direction du syndicat recommande aux membres de voter en faveur de l’accord.

La nouvelle convention collective, si elle est approuvée, serait un premier bon point -même payé au prix fort- remporté par le nouveau PDG, Kelly Ortberg, tout juste un mois après sa prise de fonction officielle (en remplacement de David Calhoun), alors qu’il avait d’entrée annoncé sa volonté de « réinitialiser » les relations avec le syndicat. Mais Boeing reste encore sous la haute surveillance de la FAA concernant ses procédures de production, et ce alors qu’il traverse une période de très fortes turbulences depuis 5 ans et le premier crash mortel d’un 737 MAX en 2019 (et d’un second l’année d’après), suivi par l’arrachage d’une porte-bouchon lors d’un vol Alaska Airlines le 5 janvier dernier, ce qui a réclamé une nouvelle attention sur les problèmes de qualité et de sécurité chez Boeing.

Les nombreux problèmes rencontrés par Boeing ont conduit l’entreprise à déclarer des pertes d’exploitation de base totalisant 33,3 milliards de dollars depuis l’immobilisation au sol du MAX en 2019. Les prévisions indiquent que les pertes se poursuivront jusqu’à la fin de l’année. Boeing risque de voir sa dette rétrogradée au statut d’obligation à haut rendement en raison de l’augmentation massive des emprunts pour couvrir les pertes pendant cette période.

Boeing signe un nouveau contrat (qui concerne plus de 33 000 employés) et évite une grève imminente 1 Air Journal

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