Les compagnies aériennes japonaises sont confrontées à une grave pénurie de pilotes pour développer leurs réseaux et leurs capacités, et répondre ainsi à la demande exponentielle du tourisme international.
Selon l’agence Bloomberg, le Japon compte actuellement environ 7 100 pilotes et le gouvernement de Tokyo prévoit qu’il en faudra 1 000 supplémentaires pour atteindre son objectif d’attirer quelque 60 millions de touristes étrangers d’ici 2030. Reconnaissant l’urgence, une commission mise en place par le ministère des Transports japonais au début de l’année envisage des mesures telles que la conversion des licences de pilotage étrangères en licences japonaises à un rythme plus rapide.
Mais il est difficile d’embaucher des pilotes étrangers au Japon pour plusieurs raisons. Les syndicats s’y opposent et les compagnies aériennes japonaises proposent des rémunérations généralement inférieures par rapport aux compagnies aériennes étrangères. En moyenne, les commandants de bord chez Japan Airlines (JAL) et All Nippon Airways (ANA) reçoivent des salaires annuels d’environ 25 millions de yens (172 900 dollars), selon une source du secteur citée par Bloomberg. Pour comparaison, un pilote américain ayant 12 ans d’expérience chez Delta Air Lines peut quant à lui s’attendre à recevoir environ 453 000 dollars, tandis qu’un pilote d’American Airlines pourrait prétendre à environ 480 000 dollars.
Un afflux de pilotes étrangers risquerait également de mécontenter le personnel local, qui craindrait d’être traité de manière inférieure ou d’être écarté des promotions. Comme beaucoup de professions au Japon, les pilotes japonais considèrent souvent leur emploi comme un emploi à vie. A l’heure actuelle, JAL compte environ 2 000 pilotes et « quelques » pilotes non japonais. ANA, quant à elle, compte environ 2 400 pilotes et ne recrute pratiquement pas d’étrangers.
Questionnée par Bloomberg, JAL a déclaré qu’elle « embauche actuellement des pilotes étrangers sous contrat pour faire face au problème de 2030, à titre de solution temporaire et non de mesure permanente. En fait, nous continuerons à employer des pilotes stagiaires fraîchement diplômés comme employés permanents ».
Pour aggraver la pénurie, de nombreux commandants de bord, actuellement âgés d’une cinquantaine d’années, devraient prendre leur retraite d’ici à 2030, selon le ministère des Transports japonais qui voudrait encourager les commandants de bord à travailler après l’âge de 65 ans. Il étudie également les moyens d’attirer davantage de femmes pilotes.
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