Les régulateurs de l’aviation aux États-Unis ont ordonné aux compagnies aériennes de procéder à des inspections de centaines de Boeing 787 Dreamliner, après qu’une plongée soudaine d’un vol LATAM Airlines le 11 mars dernier, a blessé des dizaines de passagers.

La Federal Aviation Administration (FAA) a déclaré lundi que les sièges du commandant de bord et du premier officier de certains avions 787-7, 787-9 et 787-10 devraient être inspectés « pour détecter les capuchons d’interrupteurs à bascule manquants ou fissurés et les couvercles d’interrupteurs fissurés ou non fonctionnels » dans les 30 jours. « Les opérateurs doivent également prendre toutes les mesures correctives nécessaires », a indiqué la FAA dans un communiqué.

La directive de la FAA concerne 158 avions immatriculés aux États-Unis et 737 avions Dreamliner, dans toutes ses différentes versions, dans le monde, a indiqué le régulateur. La consigne de navigabilité (CN) intervient après que l’autorité aéronautique chilienne a déclaré plus tôt cette année que les enquêtes préliminaires sur l’incident du 11 mars avaient montré que le siège du commandant de bord avait subi un « mouvement involontaire vers l’avant » pendant le vol. Au moins 50 personnes avaient été blessées à bord du Boeing 787-9 de la compagnie chilienne LATAM Airlines, reliant Sydney à Auckland lors d’un vol triangulaire, après une perte soudaine d’altitude de 120 mètres (400 pieds). La FAA avait évoqué un « mouvement vers l’avant non maîtrisé du siège du capitaine qui a entraîné une descente rapide » du Boeing 787 Dreamliner.

Depuis l’incident, quatre autres « mouvements horizontaux non maîtrisés » de sièges de pilote ou de copilote ont été rapportés par Boeing à la FAA, précise cette dernière. Pour trois de ces cas, les leviers d’ajustement sur le siège étaient trop « lâches ». Un mouvement « non intentionnel et prolongé du siège » peut provoquer une manipulation « non intentionnelle et abrupte des commandes de vol, qui pourrait entraîner une descente rapide de l’avion et blesser gravement les passagers et le personnel de bord », explique la FAA pour justifier sa directive.

Boeing a déclaré dans un communiqué qu’il soutenait pleinement la directive, « qui rend obligatoires les directives du fournisseur pour les opérateurs de 787 ». Cette directive est le dernier d’une série d’incidents visant à attirer l’attention sur les problèmes de sécurité chez Boeing. Boeing a finalisé le mois dernier un accord pour plaider coupable de fraude après que les procureurs américains ont conclu que la société avait violé un accord de suspension des poursuites concernant deux accidents mortels de l’avion de ligne 737 Max en 2018 et 2019.

Le constructeur aéronautique américain est en plein crise concernant la qualité de sa production d’avions (en premier lieu, les 737 MAX et 787) depuis deux crashs de MAX en 2018 et 2019, qui ont fait 346 morts, suivi en janvier dernier de l’arrachage d’une porte bouchon lors d’un vol Alaska Airlines en janvier dernier. Depuis le 8 août, son CEO Dave Calhoun a été remplacé par Robert Kelly Ortberg, qui aura la lourde charge de redonner confiance aux compagnies aériennes clientes d’avions Boeing.

787 Dreamliner : la FAA demande l’inspection des sièges de commandant de bord 1 Air Journal

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