Elliott Investment Management L.P. qui gère des fonds qui détiennent ensemble une participation économique d’environ 11 % dans Southwest Airlines, a annoncé son intention de nommer dix candidats indépendants et hautement qualifiés au conseil d’administration de la compagnie, son but étant de bouleverser le leadership au sein de la compagnie.

L‘investisseur activiste Elliott Management cherche à installer sa sélection de 10 nouveaux membres au conseil d’administration de Southwest Airlines dans le but de promouvoir un changement majeur de leadership et de stratégie au sein du transporteur en difficulté basé à Dallas. Elliott a réussi à acquérir une participation de 11 % dans Southwest (moyennant 1,9 milliard d’euros) et espère désormais remplacer dix des 15 membres du conseil d’administration de Southwest par ses propres choix indépendants issus des secteurs du transport aérien, de l’hôtellerie et de la technologie.

Parmi les choix d’Elliott figurent l’ancien PDG de Virgin America, David Cush, l’ancien président du groupe Marriott International, Dave Grissen, et l’ancien PDG de la compagnie aérienne canadienne WestJet, Gregg Saretsky. Les autres membres proposés du conseil d’administration sont Michael Lawley, qui a occupé les postes de PDG, COO et CFO chez Ryanair en Europe ; Sarah Feinberg, ancienne haute fonctionnaire du ministère des Transports ; Josh Gotbaum, ancien administrateur du chapitre 11 de Hawaiian Airlines ; Nancy Killefer, membre du conseil d’administration de Meta, Robert Milton, ancien PDG d’Air Canada et PDG d’United Airlines ; Eash Sundaram, ancien responsable de la technologie chez JetBlue ; Patty Watson, directeur de la technologie en exercice de la société de banque de détail NCR Atleos.

En annonçant les membres proposés au conseil d’administration, Elliott a déclaré que « l’urgence du changement est soulignée par la détérioration continue et substantielle des performances de Southwest ». Elliott estime que les choix de son conseil d’administration avaient la bonne combinaison « d’expériences et d’expertise pour relever les défis actuels de Southwest et répondre aux objectifs potentiels de la société ». « Une fois nommés, ces candidats donneraient aux actionnaires le choix entre le conseil d’administration existant de la société, qui a généré de mauvais rendements pour les actionnaires et n’a pas tenu la direction responsable des performances inacceptables de Southwest, ou un nouveau conseil d’administration qui apporte une expertise pertinente, une nouvelle pensée et une responsabilité ».

C’est un véritable bras de fer qui se déroule entre le fond activiste et la direction sortante de Southwest. Elliott espère, depuis son arrivée dans le capital, évincer l’équipe de direction de Southwest, y compris et notamment le PDG sortant Bob Jordan, dans le but de bouleverser le modèle commercial du transporteur. Mais Ce dernier a annoncé qu’il ne démissionnerait pas face aux pressions du fonds spéculatif. L’équipe de direction et le conseil d’administration de Southwest ont de leur côté cherché à résister à l’implication d’Elliott et, en juillet, le conseil d’administration a approuvé une soi-disant « pilule empoisonnée » pour contrecarrer toute tentative d’Elliott d’augmenter sa participation dans Southwest. La « pilule empoisonnée », c’est-à-dire, le nouveau régime de droits de Southwest, se déclenche lorsque la participation d’un actionnaire dépasse 12,5 %. À ce stade, les actionnaires en dessous de ce seuil peuvent acquérir des actions avec une décote de 50 %. Le but de ces « pilules empoisonnées » est qu’une fois déclenchées, le cours de l’action chute et la base actionnariale se dilue, ce qui punit l’agitateur, en l’occurrence Elliot.

Le mois dernier, Bob Jordan a annoncé des changements majeurs dans la stratégie de Southwest, notamment la fin de sa célèbre politique de sièges ouverts, l’introduction d’options de sièges premium offrant plus d’espace pour les jambes et le début des vols « aux yeux rouges » (vols de nuit) transcontinentaux pour la première fois dans l’histoire de la compagnie aérienne.

Elliott a qualifié les changements proposés de « trop peu, trop tard » et a déclaré que le seul moyen de consolider les performances financières en retard de Southwest était de remplacer l’équipe de direction actuelle.

La société Elliott, basée en Floride, dont le site Web indiquait qu’elle gérait environ 65,5 milliards de dollars d’actifs à la fin de l’année dernière, a été fondée en 1977.

Elliott Management vise à dominer le prochain conseil d’administration de Southwest 1 Air Journal

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