Le Bureau d’enquêtes et d’analyses (BEA) pour la sécurité de l’aviation civile a annoncé hier participer à l’enquête sur le crash de l’ATR 72-500 de la compagnie aérienne Voepass, survenu vendredi au Brésil.

Les enquêteurs français épauleront le Centre d’investigation et de prévention des accidents aéronautiques du Brésil (Cenipa). Le turbopropulseur impliqué dans l’accident est de fabrication franco-italienne de l’avionneur ATR (Avions de Transport Régional), filiale d’Airbus et de Leonardo, ayant été fabriqué à Toulouse en France. « Cinq enquêteurs sont sur place, accompagnés par des conseillers techniques d’Airbus », a précisé le BEA sur son compte X (ex-Twitter). Les boîtes noires ont été retrouvées et seront analysées. Le Cenipa prévoit de publier « dans un délai estimé de 30 jours un rapport préliminaire sur l’accident ».

Plusieurs hypothèses sont avancées pour expliquer ce drame dans lequel 61 personnes ont trouvé la mort : une défaillance technique, une erreur humaine ou le gel. De nombreux spécialistes, s’appuyant sur les vidéos de la chute de l’avion, s’interrogent sur l’hypothèse de la formation de gel sur les ailes, pouvant être à l’origine d’un décrochage de l’appareil.

Le directeur des opérations de Voepass, Marcel Moura, a reconnu que ce modèle d’avion ATR vole, dans un Brésil en plein hiver, « à un type d’altitude où il y a une plus grande sensibilité au gel », tout en affirmant que la météo prévue le jour du drame était à des niveaux « acceptables pour un vol ». En outre, l’avion embarque un système de dégivrage pour écarter ce risque.

L’hypothèse de l’accident technique peut être également envisagée. Selon l’Agence nationale de l’aviation civile brésilienne, l’ATR 72-500 immatriculé PS-VPB, qui volait depuis 2010, respectait toutes les normes en vigueur et disposait des autorisations requises. Mais, selon le journal brésilien El Globo, « l’avion Voepass a connu un problème hydraulique et un contact anormal avec la piste [un tailstrike, la queue touchant la piste, ndlr] qui ont provoqué des dommages structurels en mars 2024, laissant l’avion hors service pendant 4 mois ». L’avion n’aurait repris le service que trois mois plus tard, le 9 juillet dernier.