Delta Air Lines a annoncé qu’elle intentait une action en justice contre CrowdStrike et Microsoft, responsables d’une panne informatique mondiale qui a causé à la compagnie aérienne une perte de 500 millions de dollars.
Une panne informatique mondiale des systèmes d’exploitation de Microsoft, déclenchée le 19 juillet dernier par une mise à jour de l’antivirus CrowdStrike, avait entraîné quelque 6 000 vols annulés chez Delta Air Lines et impacté 1,3 million de passagers. Elle a coûté au final à Delta Air Lines plus de 500 millions de dollars, a affirmé l’avocat de la compagnie aérienne, David Boies. “Il n’y a aucune base -aucune- pour suggérer que Delta était d’une manière ou d’une autre responsable du logiciel défectueux qui a fait tomber les systèmes du monde entier, y compris ceux de Delta“, a écrit l’avocat à CrowdStrike.
Prenant les devants, Microsoft a en effet blâmé Delta Air Lines pour son incapacité à corriger la panne. Pour cause, son infrastructure informatique était dépassé, a estimé le géant de l’informatique. Et pour preuve, les perturbations des programmes de vols se sont atténuées dès le lendemain chez d’autres grandes compagnies aériennes américaines, alors qu’elles persistaient pendant plusieurs jours chez Delta Air Lines.
Microsoft a déclaré que son examen préliminaire indiquait que Delta Air Lines, contrairement à ses concurrentes, n’avait apparemment pas modernisé son infrastructure informatique. L’avocat de Microsoft, Mark Cheffo, a qualifié les commentaires de la compagnie aérienne d'”incomplets, faux, trompeurs et préjudiciables à Microsoft et à sa réputation“. Selon lui, les services techniques de Microsoft auraient proposé à plusieurs reprises d’aider Delta Air Lines à la suite de la panne, mais la compagnie aérienne n’aurait pas donné suite.
Delta- Boeing: mêmes défauts? a commenté :
10 août 2024 - 12 h 50 min
Delta est connue et reconnue comme LA compagnie aérienne US la plus profitable, et on ne compte plus les articles et intervenants la désignant comme la mieux gérée de toutes….
Si ce que dit Microsoft sur l’absence de modernisation des équipements et systèmes informatiques chez Delta s’avère vrai, ce que nous saurons si la plainte de Delta conduit à un procès public, alors on sera en droit de se demander si les gros profits de Delta ne sont dûs qu’à ses succès commerciaux, ou s’ils sont aussi dûs à une focalisation sur le profit-avant-tout, quite a ne pas dépenser autant que nécessaire sur d’autres postes, à ne pas moderniser…
Curieusement cela rappelle la philosophie du management Boeing ces 20+ dernières années…même si, à priori, chez Delta, rien à ce jour n’indique que la sécurité ne soit touchée…
vrai dans globalement toute l'industrie aéronautique a commenté :
10 août 2024 - 15 h 42 min
La vérité est que le reproche fait à Delta est vrai dans globalement toute l’industrie aéronautique et pour ce illustrer, prenons un cas qui concerne toute les compagnie sur terre : Les outils d’aéroports !
Avez-vous remarqué qu’en salle d’embarquement, au guichet où sont présentées les cartes d’embarquement vous pouvez entendre la mélopée délicate d’une imprimente à… aiguille !? Comment est-ce possible alors que les moins de 20 ans n’en ont jamais vu et que ça n’est même plus disponible sur le marché ? La réponse est que les opérations au sol se font au travers d’un OAG qui assure les services aéroportuaires par le truchement d’un logiciel si préhistorique que c’est un écran noir avec des caractères verts et un gros curseur qui sert d’interface aux agents au sol depuis l’enregistrement à l’embarquement !!!
À présent que vous commencez à rassembler vos souvenirs et à constater qu’effectivement, tout ceci est bien singulier alors, qu’en est-il des compagnies en elles mêmes car nous venons d’évoquer un outil au sol qui n’est pas totalement de la responsabilité des compagnies mais alors, pourquoi en est il ainsi ?
L’industrie aérienne est en réalité très conservatrice et a très peur d’investir dans des outils car ces compagnies ont strictement besoin d’INTER-OPÉRABILITÉ : il faut que les systèmes des uns fonctionnent avec les systèmes des autres mais pas seulement d’une compagnie à l’autre mais aussi avec les partenaires aéroportuaires, voyagistes, fret, catering, etc. Si ben que si une compagnie se lance dans le développement de l’outil le plus brillant du monde, il y a peu de chance d’être suivi par les autres compagnies donc bye bye interopérabilité ; en conséquence de quoi, on se contente de ce qui marche et on évite les cyber rififis.
Quelle solution pour mettre tout le monde d’accord dans ce cas :
– les Alliances pourraient faire le nécessaire au sein de ses membres et travailler de concert avec les deux autres alliances : discuter à 3 est plus simple qu’à 200.
– IATA/OACI pour mettre en place des normes informatiques qui s’appliquent à tous et évitent les écarts technologiques et autres incompatibilités.
Le problème est que les compagnies sont assise entre deux chaises pour la vente de leur produit ( donc plus les opérations mais commercial ) :
– D’un côté les GDS qui font rater les offres ancilaires aux compagnies faute de savoir les vendre dans leur totalité : du choix de siège à la carte miles/de crédit
– Le site/application propre de la compagnie ( qui pour le coup joue parfaitement la modernité et autre mise à jour ) et qui permet de vendre en gardant le contrôle sur les prix, marges, disponibilités, yield, produit ancillaire, options de repas, points, fast track, etc.
Autant dire qu’un SI standard à tous, n’est pas à l’ordre du jour !
En appartée, chacun comprendra en quoi procéder en mode multi cloud permet de basculer son système d’information d’une infrastructure à l’autre pour assurer la continuité de service.