Le transport aérien s’est bien redressé dans la période post-Covid, le nombre de passagers devrait battre un record de tous les temps en 2024. Mais si les perspectives générales sont positives, il reste de nombreux défis à relever dans le domaine des assurances et des indemnisations, selon le dernier rapport de l’assureur Allianz Commercial, intitulé “Aviation Risk, Claims and Insurance outlook“.
En assurance des entreprises, l’aviation civile enregistre les sinistres les plus élevés et les plus médiatisés au monde, note le rapport. L’analyse de plus de 30 000 demandes d’indemnisation présentées entre 2019 et 2024, d’une valeur totale de 15 milliards de dollars, montre que les collisions et les accidents (63 %), ainsi que les défauts de fabrication et la responsabilité du fait des produits (22 %) représentent 85 % du montant des sinistres. Les autres incidents, tels que les catastrophes naturelles (4 %), les bris de machines (3 %) ou les incendies (1 %) constituent une part beaucoup plus faible.
« Le marché de l’aviation se trouve dans une situation singulière et probablement inédite, puisque son cycle traditionnel a été interrompu par l’impact de la pandémie et des guerres [Ukraine et Moyen-Orient, ndlr]. Grâce à une croissance soutenue du secteur de l’aviation, les primes vont atteindre en 2024 leur niveau le plus élevé depuis 20 ans, soit plus de 8 milliards de dollars, indique Tom Fadden, directeur mondial de l’aviation chez Allianz Commercial. Nous constatons un intérêt croissant pour l’assurance multinationale et la mise en place de programmes complets dans toutes les branches d’activité, en raison de la hausse des préoccupations géopolitiques et réglementaires, mais aussi du souhait de la clientèle de bénéficier d’une structure d’assurance très bien gérée. Toutefois, les perspectives restent incertaines pour les assureurs, dont les résultats risquent d’être touchés par des sinistres médiatisés et par l’inflation. »
Frais de réparation et pénurie de mécaniciens
Selon le rapport d’Allianz Commercial, les frais de réparation des avions ont considérablement augmenté ces dernières années, à cause de la hausse du coût de la main-d’œuvre et du prix des pièces détachées, ainsi que d’autres facteurs comme l’inflation. L’adoption des avions de nouvelle génération continue de peser sur le montant des sinistres, notamment en cas de démontage et de réparation des moteurs. La pénurie croissante de mécaniciens aéronautiques pourrait également avoir une incidence.
En effet, les réparations pourraient être plus longues par manque de main-d’œuvre ou de compétences. Si les personnels techniques sont moins expérimentés et ne sont pas en mesure de réparer certaines pièces, celles-ci devront être remplacées, ce qui renchérira les coûts. La principale inquiétude est évidemment que ces difficultés entraînent un accident, malgré les systèmes de contrôle mis en place dans le secteur.
Sorties de piste et incidents au sol
« Nous ne pouvons pas non plus ignorer la forte augmentation des sorties de piste en 2024. Ainsi, au moins 23 incidents de ce type ont été enregistrés dans le monde entre janvier et mai 2024. Ils sont notamment dus à des phénomènes météorologiques et à des problèmes techniques, signale Cristina Schoen, directrice mondiale de l’indemnisation Aviation chez Allianz Commercial. Nous constatons également une hausse importante des incidents lors des manœuvres au sol dans les grands aéroports du monde entier. En revanche, les incidents liés aux incvilités sont en net recul depuis la pandémie. Enfin, nous observons une hausse des sinistres matériels dus au développement des déplacements en hélicoptère. »
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