Khaled Chelli, PDG de la compagnie aérienne publique tunisienne Tunisair ainsi que le chef du syndicat interne à la compagnie ont été écroués mercredi pour des accusations de corruption, ont indiqué les médias locaux.

Khaled Chelli, 57 ans, a été placé en détention dans le cadre d’une enquête ayant démarré avec l’arrestation du secrétaire général du syndicat interne à Tunisair, Najmeddine Mzoughi, au moment où celui-ci s’apprêtait à franchir le passage frontalier de Ras Jedir avec la Libye, selon le site de la radio Mosaïque FM. Parallèlement, le Parquet auprès du Tribunal de première instance de Tunis a ouvert une instruction judiciaire pour abus de pouvoir, faux et usage de faux, sollicitation de pots-de-vin à l’encontre de huit autres personnes concernées par cette affaire.

Le syndicaliste Najmeddine Mzoughi, qui est lui aussi en prison, est suspecté de falsification de diplômes, proxénétisme et corruption, parce qu’il aurait reçu des sommes d’argent pour intervenir dans des recrutements et des promotions au sein de la compagnie aérienne.

Déjà, en avril dernier, Tunisair avait été secouée par une affaire de corruption au sein de la compagnie, un juge d’instruction ayant ordonné l’emprisonnement de trois de ses employés. Il s’agissait alors de diplômes falsifiés dans le cadre de nominations.

Le président de la République tunisienne, Kais Saïed, avait effectué le 1er avril une visite inopinée à l’aéroport international de Tunis-Carthage, pour dénoncer des « lacunes et dépassements » survenus par le passé et qui semblent persister à ce jour au sein de Tunisair.

Ces affaires judiciaires interviennent dans le contexte d’une lente agonie de la compagnie aérienne nationale. Malgré une légère embellie récemment, le transporteur croule toujours sous le poids de la dette et d’un plan de restructuration que Khaled Chelly, en poste à la tête de Tunisair depuis mars 2021, a du mal à mettre en place, malgré le fait qu’il soit un homme du sérail, ancien directeur de l’OACA (Office de l’aviation civile et des aéroports). Face à lui, les puissants syndicats UGTT protègaient les 3200 employés de l’entreprise publique en cultivant le statu quo.

Tunisair : son PDG et un syndicaliste écroués 1 Air Journal

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