La compagnie aérienne Corsair confirme ce jeudi que Corsair et la République du Congo ont décidé d’un « commun accord de limiter leur partenariat autour de leur coopération commerciale et opérationnelle à l’ouverture de la ligne Paris- Brazzaville ».

La compagnie française est à la recherche de 30 millions d’euros pour renflouer ses fonds propres. Si la moitié de la somme a été rassemblée par les investisseurs antillais dont le groupe Loret (actionnaire à 10 % de Corsair), les 15 autres millions devaient être apportés par la République du Congo. Mais finalement, son aide se limitera à une simple coopération commerciale. La République du Congo a décidé de concentrer ses moyens sur le développement de sa compagnie nationale pour les liaisons domestiques et régionales avec le soutien stratégique de la compagnie Corsair qui, de son côté, entend bien poursuivre l’ouverture de la ligne Paris-Brazzaville, en collaboration avec les autorités congolaises.

Le PDG de Corsair, Pascal de Izaguirre, et les actionnaires de la compagnie Corsair (OMRP) se réjouissent du « maintien de la collaboration très positive avec la République du Congo visant à développer la connectivité avec la France et le développement économique du pays ». Ces derniers souhaitent « remercier chaleureusement la Présidence de la République du Congo pour sa contribution à ces discussions au travers des interlocuteurs qu’il a désignés à cet effet ainsi que leurs conseils (M. Joël Rault et Me Numa Rengot) qui ont œuvré en ce sens. »

En parallèle, un actionnaire privé d’un groupe français a été identifié pour compléter ce nouveau tour de table, « preuve d’une attractivité renforcée de la compagnie », estime Corsair. L’arrivée de ce nouvel actionnaire ne modifiera en rien le plan d’affaires projeté et transmis à la Commission européenne.

Dans sa tentative de se remettre d’aplomb, Corsair demande également l’effacement de sa dette fiscale et sociale pour un montant de 147 millions d’euros. « En contrepartie de l’injection de “new money” [d’argent frais], l’Etat serait prêt à envisager quelques efforts en matière de restructuration de la dette », affirmait en décembre dernier dans Le Monde le PDG de la compagnie.

En 2020, la compagnie ultramarine avait déjà dû opérer une recapitalisation d’un montant équivalent. Corsair, accompagnée par le comité interministériel de restructuration industrielle (CIRI), avait obtenu au total 267 millions d’euros en plus des 30 millions d’apport en fonds propres. La compagnie aérienne avait bénéficié d’un prêt du fonds de développement économique, de reports de charges sociales et d’abandon de créances, notamment de son ancien actionnaire l’allemand TUI.

D’ici la fin de l’année 2024, « année charnière » selon Corsair, la compagnie aérienne française aura parachevé le renouvellement de la totalité de sa flotte, initié en 2021. Elle possède aujourd’hui 10 A330, dont 7 A330neo (et deux restant à livrer). Elle emploie 1 050 collaborateurs et fait voyager 1,5 million de passagers par an. Corsair opère des vols vers les Caraïbes Elle (Guadeloupe, Martinique), l’océan Indien (La Réunion, l’île Maurice, Mayotte, Madagascar), l’Afrique (Côte d’Ivoire, Mali, Bénin) et le Canada (Montréal). Corsair opère depuis Paris/Orly, Lyon, Marseille, Bordeaux et Nantes.

La République du Congo ne renflouera pas Corsair, mais sera partenaire commerciale 1 Air Journal

©Airbus