Ryanair a annoncé aujourd’hui une chute de 46 % de son bénéfice après impôts sur un an au premier trimestre de son exercice décalé, à 360 millions d’euros, en raison d’une baisse des prix de ses billets d’avion.

Si son trafic a augmenté de 10% pour atteindre 55,5 millions de passagers au cours du trimestre par rapport à l’année précédente, les tarifs moyens par passager ont chuté de 15%, la compagnie aérienne ayant été contraintes de pratiquer un alignement tarifaire plus important que prévu, selon son directeur général Michael O’Leary dans un communiqué : “Alors que la demande est forte au deuxième trimestre, les prix restent plus bas que prévu, et nous prévoyons maintenant des tarifs au deuxième trimestre matériellement inférieurs à ceux de l’été dernier (précédemment vus comme stables ou légèrement supérieurs)“.

Première compagnie aérienne en Europe en nombre de passagers, Ryanair exploitait une flotte de 156 Boeing 737 MAX au 30 juin. La low cost irlandaise va recevoir seulement quatre nouveaux 737 MAX pour l’actuelle saison estivale contre une prévision de 24 avions lors de la commande passée auprès de Boeing. Ce qui ne l’empêche pas de lancer “le plus important programme de vols d’été” de son histoire, “avec plus de 200 nouvelles routes” et 5 nouvelles bases. Dans son communiqué, Ryanair s’est dite “raisonnablement confiante” dans la capacité de Boeing à rattraper son retard et à livrer les 50 derniers appareils à temps pour l’été prochain, “bien qu’il subsiste un risque que les livraisons diminuent encore“.

Ryanair, qui a vu son chiffre d’affaires baisser de 1% à 3,63 milliards d’euros au cours du premier trimestre fiscal, vise toujours une hausse de son trafic de 8% pour cette année, espérant atteindre entre 198 et 200 millions de passagers. Toutefois, les résultats financiers dépendront d’éventuels “développements défavorables“, compte tenu notamment “des conflits persistants en Ukraine et au Moyen-Orient, du manque d’effectifs et des restrictions de capacité du trafic aérien (en Europe), ou de nouveaux retards de livraison de Boeing“.

Pour Ryanair, qui vise 300 millions de passagers d’ici 2034, les perspectives restent positives, comme le résume Michael O’Leary : “Nous prévoyons que la capacité des vols court-courriers en Europe restera limitée pendant quelques années, car les exploitants d’A320 effectuent d’importantes réparations sur les moteurs P&W, les équipementiers luttent contre les retards de livraison, et la consolidation des compagnies aériennes se poursuit, y compris le rachat récemment approuvé d’ITA Airways (Italie) par Lufthansa, le rachat retardé d’Air Europa (Espagne) par IAG et la vente imminente de TAP Air Portugal. Ces contraintes de capacité, combinées à notre avantage significatif en termes de coûts unitaires, à un bilan solide, à des commandes d’avions à bas prix et à un taux de ponctualité en tête du secteur, soutiendront une décennie de croissance rentable jusqu’à 300 millions de passagers d’ici à l’année fiscale 2034“.

Ryanair : un bénéfice trimestriel à la baisse malgré une hausse de 10% du nombre de passagers 1 Air Journal

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