Quelque 75 000 visiteurs professionnels et plus de 1 200 exposants sont attendus pendant cinq jours, du 22 au 26 juillet 2024, sur l’aéroport de Farnborough, au sud-ouest de Londres, habituellement utilisé par les vols d’affaires pour ce salon aéronautique bisannuel, l’un des plus importants au monde avec ceux du Bourget et de Dubaï.
Cette année, le salon aéronautique de Farnborough se déroule alors que le trafic aérien mondial doit dépasser son niveau d’avant la pandémie et doubler d’ici vingt ans, pour atteindre 8,6 milliards de passagers, selon l’Association internationale du transport aérien (IATA). Les avionneurs Airbus et Boeing ont tous les deux relevé à la hausse leurs prévisions pour la demande d’avions de ligne sur les deux prochaines décennies.
Mais, après la pandémie de Covid, l’industrie aéronautique n’est pas en mesure dans l’immédiat de répondre à la demande des compagnies aériennes, accumulant des retards de livraison d’avions. La montée en cadence est freinée par les difficultés que rencontrent les fournisseurs : la hausse des taux d’intérêt, les pénuries de matériau et les difficultés à recruter du personnel compétent. Alors que le carnet de commandes pour Airbus et Boeing a grimpé de 18% sur un an pour atteindre aujourd’hui près de 15 000 appareils, les livraisons d’avions n’ont augmenté, elles, que de 11% dans l’intervalle.
Airbus a dû repousser d’un an, à 2027, son objectif de produire 75 monocouloirs A320 par mois et ne compte désormais plus livrer cette année que 770 avions quand il en prévoyait initialement 800. L’avionneur européen a lancé un plan d’amélioration de ses performances incluant des réductions de coûts et un gel des embauches dans sa division d’aviation commerciale.
Boeing reste quant à lui empêtré depuis de longs mois dans des problèmes de production et de qualité sur ses trois avions commerciaux 737, 787 et 777, qui ont entraîné plusieurs enquêtes aux Etats-Unis. L’avionneur américain ne peut envisager une remontée en cadence avant que ces problèmes ne soient réglés, d’autant que la FAA, le régulateur américain, a elle-même plafonné la production du monocouloir 737 MAX d’ici-là.
A Farnborough, le traditionnel match des commandes entre Airbus et Boeing devrait donc se faire en faveur de l’avionneur européen. A l’ouverture du salon, la Saoudienne Flynas pourrait commander une trentaine de long-courriers A330neo, et la britannique Virgin Atlantic également des A330neo.
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