Des inquiétudes s’élèvent quant à l’avenir d’Air Mauritius, confrontée à des problèmes opérationnels, à l’arrivée de la concurrence Emirates dans l’océan Indien, ainsi qu’à des luttes de clan au sein de sa direction.

La presse mauricienne évoque depuis plusieurs mois ls problèmes que doivent affronter les passagers d’Air Mauritius tels que retards, annulations, pertes de bagages. Et cette fois, c’est l’arrivée de la compagnie de Dubaï qui inquiète. Car Emirates prévoit de lancer à partir de début septembre des vols quadri-hebdomadaires entre Dubaï (DXB) et Antananarivo (TNR), capitale de Madagascar et opérés via les Seychelles, ce qui fera perdre un marché important à Air Mauritius. En outre, la branche cargo de la compagnie aérienne de Dubaï, Emirates SkyCargo, soutiendra cette évolution en exportant des marchandises via son hub ultramoderne de Dubaï, vers des marchés clés tels que les Émirats arabes unis, la Chine, l’Indonésie, les États-Unis et la France, entre autres. Jusqu’à présent, Emirates desservait Antananarivo à Maurice, mais ce changement pourrait entraîner une perte financière significative pour la compagnie nationale mauricienne et sonner le glas d’Air Mauritius sur le plan international.

En outre, la flotte de la compagnie mauricienne a connu une série malvenue de pannes, notamment de panne moteur qui a immobilisé un Airbus A330-200 durant trois mois au printemps. Cela l’a obligé à louer à grands frais les services d’un avion avec équipage (en ACMI) à la compagnie Hi Fly. Et il y a un peu plus d’une semaine, elle a déploré l’immobilisation d’un A350 en raison de problèmes techniques, forçant l’annulation de son vol du 1er juillet pour Londres Heathrow.

Charles Cartier, le 11 ème CEO d’Air Mauritius depuis 2000 (nommé en mars dernier), apparaît d’ailleurs en difficultés après la suspension d’un cadre, Laurent Recoura, le Chief Commercial Officer (CCO) d’Air Mauritius. Cet ancien d’United, qui a évoqué des problèmes de harcèlement moral de la part de sa direction, était considéré par la presse spécialisée comme la « cheville ouvrière du redressement spectaculaire d’Air Mauritius depuis deux ans ». En outre, plusieurs autres responsables auraient été évincés de l’entreprise. Les médias locaux ont également décrié un récent voyage en Afrique du Sud de Charles Cartier, en compagnie de six membres de sa famille, en classe affaires.

Sans une rapide prise de conscience de l’urgence, la compagnie sera contrainte de limiter son activité à des vols vers les îles de Rodrigues ou d’Agaléga, avertit la presse locale. Ce qui serait une mauvaise nouvelle pour les 3 000 employés d’Air Mauritius et leurs familles.

Air Mauritius dans une mauvaise passe 2 Air Journal

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