L’Agence américaine de sécurité des transports (NTSB) a sanctionné Boeing pour sa communication autour de l’incident du 5 janvier lors duquel une porte-bouchon d’un 737 MAX-9 d’Alaska Airlines s’était arrachée en plein vol, accusant l’avionneur d’orienter les médias.

Selon la NTSB, Boeing a « violé de manière flagrante » les règles d’enquête de l’agence ainsi qu’un accord signé en fournissant des informations d’enquête non publiques aux médias et en spéculant sur les causes possibles de la perte de la porte-bouchon. Les faits reprochés concernent un briefing à un groupe de journalistes, mardi, par la vice-présidente chargée de la qualité, Elizabeth Lund, à l’usine de Renton (Etat du Washington), où sont assemblés les 737 MAX.

«Lors de ce briefing, Boeing a dépeint l’enquête de la NTSB comme la recherche de l’individu responsable de la pose de la porte» qui a été arrachée lors d’un vol d’Alaska Airlines, sans faire de victime, a indiqué la NTSB dans un communiqué, publié jeudi. Mais la NTSB dit être plutôt «intéressée par la cause probable de l’accident, et non sur le fait de faire peser la faute sur un individu ou d’établir les responsabilités». Selon les premiers éléments de l’enquête de la NTSB, plusieurs boulons censés bloquer la porte du Boeing 737 MAX 9 d’Alaska Airlines étaient manquants.

Les enquêteurs de la NTBS ont recueilli des documents écrits et des photos qui montrent que des employés de Boeing ont retiré quatre boulons situés à ces emplacements lors d’une inspection à l’usine de Renton avant la livraison de l’avion à Alaska Airlines, en octobre dernier. L’opération avait été réalisée pour remplacer cinq rivets endommagés dans l’habitacle de l’appareil. D’autres clichés pris après le changement des rivets montrent qu’en trois points au moins, des boulons n’ont pas été réinstallés.

Lors de son briefing aux journalistes, Elizabeth Lund a écarté la responsabilité de l’équipe chargée d’installer la porte-bouchon. «Ils n’ont pas réinstallé les rivets. Ce n’était pas à eux de le faire», a affirmé la responsable, tout en précisant que Boeing n’était pas en mesure d’identifier les employés qui auraient dû réaliser cette tâche mais ne l’ont pas fait.

Déjà, en mars, la NTBS a estimé que Boeing n’a pas pleinement coopéré à l’enquête sur le vol d’Alaska Airlines. L’agence n’est pas en mesure d’imposer une amende à l’avionneur, car elle n’a pas ce pouvoir. Mais du fait de ce qu’elle considère comme un manquement dans sa communication, elle a décidé de priver désormais Boeing l’accès aux informations recueillies par ses enquêteurs sur l’incident.

Boeing, sanctionné pour sa communication autour de l'incident du 737 MAX-9 d'Alaska Airlines 1 Air Journal

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