Le syndicat des machinistes et des ouvriers de l’aérospatial et le syndicat des ingénieurs réclament deux sièges au conseil d’administration de Boeing pour pouvoir peser davantage dans les décisions et « participer aux changements (…) susceptibles d’affecter le processus de production » des avions.

Selon les syndicats, les nombreux incidents récents qui ont impacté Boeing seraient en partie dus à la pression que le l’avionneur américain a exercée sur ses fournisseurs afin de réduire les coûts et de gonfler les résultats financiers.

«Boeing a passé beaucoup de temps, depuis 2012, à mettre sa chaîne d’approvisionnement sous pression en forçant ses fournisseurs à réduire leurs prix, d’année en année», estime, dans un entretien à l’AFP, Jon Holden, président du syndicat IAM-District 751, la branche du syndicat international des machinistes et des ouvriers de l’aérospatial (IAM) à Seattle (État de Washington), où se trouve le siège de Boeing. IAM-District 751 compte près de 32 000 adhérents, dont quelque 30 000 employés par Boeing.

La direction de Boeing a vendu «des usines, pour réduire ses actifs nets», explique Jon Holden. «Je n’ai pas de problème avec l’efficacité. Mais j’en ai un lorsqu’elle détruit la santé du système de production.» Et, «en voulant être plus efficaces, ils ont supprimé des postes importants considérés redondants, comme l’assurance qualité», déplore-t-il.

A propos des sièges au conseil d’administration, «nous n’avons jamais demandé cela par le passé, mais il en va de notre réputation, de nos emplois, de notre gagne-pain», justifie le chef syndical. «Nous tenons à cette entreprise et nous avons le droit d’avoir un mot à dire sur certains changements

Parallèlement, IAM-District réclame pour ses adhérents de meilleures prestations de retraite et des augmentations de salaire supérieures à 40 % sur trois ou quatre ans après ce qu’elle qualifie d’années de stagnation des revenus. « Nos membres veulent un accord, ils veulent un bon accord, mais ils sont prêts à faire grève s’il le faut», menace Jon Holden. Les adhérents devront voter le 17 juillet prochain sur le principe d’une grève faute d’accord le 12 septembre à minuit, échéance de la convention collective actuelle, vieille de seize ans.

Boeing : les syndicats réclament deux sièges au conseil d'administration pour peser dans le processus de production 1 Air Journal

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