Les retards de livraison d’avions ont un impact “brutal” sur Lufthansa et ne seront pas résolus avant 2030, a déclaré hier le PDG du groupe aérien allemand, Carsten Spohr, lors d’un point de presse à Stuttgart.
La pénurie d’avions pourrait coûter à Lufthansa quelque 500 millions d’euros par an, a-t-il indiqué. La compagnie aérienne allemande a commandé 250 nouveaux avions à Airbus et Boeing, avec des livraisons prévues entre 2024 et 2029. “Aucun avion n’arrive à l’heure“, a affirmé Carsten Spohr, ajoutant qu’en plus de la pénurie, une centaine des 750 appareils de Lufthansa Group étaient cloués au sol pour des travaux de maintenance ou avaient été mis hors service.
En début de semaine, Airbus a revu à la baisse ses prévisions de livraisons pour cette année, passant de 800 à environ 770 appareils. Cette annonce intervient dans un contexte de scepticisme croissant des fournisseurs quant à la production d’avions alors qu’Airbus fait face à des pénuries de pièces détachées. En parallèle, une série d’incidents survenus chez Boeing a intensifié le travail de surveillance réglementaire sur le fabricant américain, venant s’ajouter aux retards de livraison accumulés depuis la pandémie de Covid.
Le groupe franco-néerlandais Air France-KLM subit aussi les goulets d’étranglement au sein de la chaîne d’approvisionnement. “Nous avons des avions qui manquent de pièces, des cabines qui manquent de pièces, des moteurs, des pièces manquantes“, a déclaré son directeur général Ben Smith voilà deux semaines, lors d’un événement d’entreprise. ” Soit ces avions doivent être cloués au sol, soit nous devons dépenser plus d’argent pour réviser ou refaire les pièces nous-mêmes. C’est donc très frustrant“, a-t-il souligné.
Il est peu probable que la situation redevienne à la normale dans les prochains mois. Guillaume Faury, le patron d’Airbus, a estimé que les contraintes de la chaîne d’approvisionnement impacteront probablement l’industrie aéronautique pendant encore deux à trois ans. L’Association du transport aérien international (IATA) s’attend également à ce que les problèmes persistent jusqu’en 2026.
Alexis a commenté :
30 juin 2024 - 0 h 53 min
Une petite taxe sur l’environnement et c’est réglé.