Les autorités égyptiennes ont ordonné la révocation des licences de seize sociétés touristiques et le renvoi de leurs responsables devant le parquet pour « fraude », après avoir fait voyager des pèlerins illégalement vers La Mecque, en Arabie saoudite.

Le ministère du Tourisme égyptien a révoqué les licences de 16 agences de voyages, les tenant pour responsables des événements malheureux survenus lors du pèlerinage du Hajj en Arabie Saoudite. Le Premier ministre égyptien Moustafa Madbouli a également ordonné « de déférer leurs responsables devant le ministère public et de leur infliger une amende au profit des familles des pèlerins morts à cause d’eux », a indiqué son cabinet dans un communiqué.

Cette décision intervient après la mort de 1 300 pèlerins, selon le dernier décompte de dimanche, lors du grand pèlerinage musulman tenu en Arabie saoudite sous des chaleurs caniculaires. Il semble que plus de la moitié n’étaient pas munis d’autorisations pour ce rassemblement annuel.

Cette décision souligne l’engagement du gouvernement égyptien à « garantir la sécurité et le bien-être de ses citoyens voyageant à l’étranger ». La tragédie s’est produite à La Mecque, une ville d’Arabie saoudite qui est au cœur du pèlerinage annuel du Hajj, attirant des millions de pèlerins du monde entier, dont un nombre important d’Égypte. L’incident a jeté une ombre sur le secteur du voyage, suscitant des inquiétudes quant aux normes et pratiques des entreprises touristiques facilitant ces voyages religieux. En réponse, le ministère égyptien du Tourisme a lancé une enquête, qui a abouti à la révocation des licences de 16 entreprises jugées en violation des protocoles de sécurité.

Les licences révoquées envoient un message clair à l’industrie du tourisme sur l’importance de respecter des mesures de sécurité strictes, en particulier lors de l’organisation de voyages vers des sites religieux comme La Mecque. Le ministère du Tourisme a souligné que « le bien-être des pèlerins égyptiens est primordial et que tout manquement à leurs obligations de la part des agences de voyages ne sera pas toléré. » On s’attend à ce que la révocation des licences ait un impact plus large sur l’industrie du voyage en Égypte, incitant d’autres entreprises touristiques à réévaluer leurs opérations pour garantir le respect des normes de sécurité.

L’incident de La Mecque a mis en évidence la nécessité cruciale d’une surveillance rigoureuse dans le secteur du tourisme, en particulier pour les voyages vers des destinations accueillant de grands rassemblements, comme le pèlerinage du Hajj en Arabie Saoudite. Cette évolution intervient à un moment où l’Égypte s’efforce d’améliorer ses infrastructures touristiques et sa réputation. En prenant des mesures décisives contre les entreprises fautives, l’Égypte vise à restaurer la confiance dans son secteur touristique et à garantir que les futurs pèlerinages à La Mecque se dérouleront dans le respect des normes de sécurité et de soin les plus élevées.

Un décompte établi vendredi par l’AFP, à partir de déclarations officielles et d’informations fournies par des diplomates, évaluait à plus de 1100 le bilan des morts, dont plus de la moitié en provenance d’Égypte. Le ministre saoudien de la Santé, Fahad Al-Jalajel, qui a annoncé dimanche un total de 1 301 morts, a imputé ces décès aux pèlerins « marchant sur de longues distances sous la lumière directe du soleil, sans abri ni confort adéquats ». L’odyssée de randonnée et de prière de 5 à 6 jours a attiré près de 2 millions de pèlerins du monde entier. Parmi les victimes figurent un certain nombre de personnes âgées et de personnes souffrant de maladies chroniques, a indiqué A-Jalajel. Environ 83 % des décès concernaient des personnes qui n’étaient pas autorisées à faire le pèlerinage, a-t-il indiqué.

1 300 morts au pèlerinage de la Mecque : l'Egypte sanctionne des agences de voyages 1 Air Journal

©H. Goussé/Airbus