La Federal Aviation Administration (FAA) et l’Agence de l’Union européenne pour la sécurité aérienne (AESA) ont annoncé jeudi qu’elles renforceraient leur collaboration sur la certification des nouveaux avions à l’issue d’une réunion conjointe de trois jours à Washington.
S’exprimant en marge du sommet de l’aviation de Berlin début juin, le nouveau directeur de l’Agence européenne de la sécurité aérienne (AESA), Florian Guillermet, déclarait qu’il se rendait à Washington pour des entretiens avec la FAA, l’objectif étant d’obtenir des accords de réciprocité avec les audits de la FAA et d’accroître le partage d’informations plus largement.
La réponse est allée dans ce sens. « Alors que nous envisageons la prochaine décennie, l’établissement d’une direction stratégique unifiée basée sur le partage d’informations et la collaboration avec nos partenaires internationaux répondra aux besoins de notre système aéronautique mondial du futur », a déclaré l’administrateur de la FAA, Mike Whitaker, dans un communiqué.
Florian Guillermet estime qu’il est plus important que jamais que les régulateurs internationaux de l’aviation travaillent ensemble et veillent à ce que les besoins en matière de sécurité soient toujours satisfaits. « L’industrie aéronautique traverse la période de changement la plus rapide depuis le début des vols commerciaux. De nouvelles technologies sont nécessaires de toute urgence pour rendre l’industrie plus durable. D’autres innovations, par exemple dans le domaine de l’intelligence artificielle, émergent rapidement et nous assistons à un changement générationnel au sein de la main-d’œuvre », a déclaré Florian Guillermet, directeur exécutif de l’AESA. « Il est plus important que jamais que les régulateurs internationaux de l’aviation travaillent ensemble pour accompagner les changements et garantir que les besoins en matière de sécurité soient toujours satisfaits. » Florian Guillermet avait déclaré à Reuters la semaine dernière qu’il proposerait que la FAA agisse en tant qu’observateur sur les audits de sécurité, y compris ceux du constructeur aéronautique européen Airbus.
L’AESA et la FAA se sont également engagées à renforcer les échanges d’informations sur la supervision de la sécurité et à encourager les experts techniques de chaque agence à « travailler ensemble et à s’appuyer les uns sur les autres pour réduire la duplication des efforts, en adoptant une approche basée sur les risques ». Début juin, Guillermet affirmait être au courant des mesures prises par la FAA pour garantir que Boeing améliore la sécurité et la qualité après la parte d’un panneau du fuselage lors d’un vol le 5 janvier dernier. « Nous avons une visibilité sur la manière dont ce plan d’action est déployé. De notre point de vue d’expert, cela va dans le bon sens », déclarait-il.
Pour rappel, la FAA examine de près deux nouvelles variantes du MAX en attente de certification, le MAX 10 et le MAX 7, qui tardent à être certifiés après que Boeing a abandonné en janvier une demande d’exemption en matière de sécurité, en rapport avec un système d’antigivrage pouvant entraîner une surchauffe du capot moteur. Du côté d’Airbus, les bruits de couloir annoncent une certification de l’A321XLR par l’EASA avant le prochain salon aéronautique de Farnborough qui aura lieu du 22 au 26 juillet prochain.
Bencello a commenté :
17 juin 2024 - 14 h 50 min
Derrière le duopôle Airbus (et Comac derrière), la “concurrence” entre les 3 organismes de certification existe.
La CAAC chinoise profite indirectement des lacunes passées de la FAA pour pousser ses souhaits de certification croisée. Le temps (long) pris pour la certification du C919 a servi de démonstration de son supposé sérieux. Cette respectabilité est incontournable pour constituer une alternative crédible et soutenir les ventes du C919.
Jean a commenté :
17 juin 2024 - 17 h 04 min
En ce qui concerne la certification des avions, il n’y a pas de concurrence entre la FAA et l’EASA, vous dîtes n’importe quoi!
Ces 20 dernières années, ces deux organismes ont allégés les processus de contrôle qui sont dans le giron de l’autre car la sécurité avait bien augmenté pendant ce temps, et les 2 en étaient très contents.
Ils gardaient juste un oeil sur les nouvelles technologies employées dans le giron de l’autre pour faire avancer ensemble la réglementation et vérifier qu’il n’y a pas de passe-droit dans leur application.
Les évènements de ces 2 dernières années remettent en cause la confiance réciproque et un petit retour en arrière s’opère pour vérifier que la FAA maîtrise sont principal constructeur.
Côté CAAC, rien de similaire, pas de confiance cette autorité est sous contrôle étatique et n’avait encore aucune expérience il y a seulement 5 ans. C’est mieux aujourd’hui mais elle ne maîtrise toujours pas les parties les plus complexes (safety, avionique, commande de vol, logiciel, etc). Le temps long de la certification du 919 est du au retard du constructeur! Et le temps qui sera mis pour la certification occidentale se mesurera en années ….