Afin de répondre à la demande de haute saison, Madagascar Airlines a annoncé la location d’un avion Bombardier DASH-8 Q400 auprès de la compagnie sud-africaine CemAir.

Selon Madagascar Tribune qui cite Thierry De Bailleul, directeur général de la compagnie malgache, le travail de reconstruction de « Madagascar Airlines est toujours en cours » et l’arrivée du nouvel appareil d’une capacité de 72 places permettra de rajouter de la capacité opérationnelle alors que se profile la haute saison touristique.

Toujours selon le journal malgache, Madagascar Airlines a également annoncé la négociation pour l’acquisition d’un ATR72-500 avec ACIA Aero Leasing, sous garantie souveraine de l’État, qui devrait entrer en service fin juin 2024. L’arrivée de deux autres avions sont également prévus pour juillet, suivie de deux autres entre mars et avril 2025.

Après que les voyages internationaux se soient soudainement arrêtés en 2020 suite à la pandémie et n’ont commencé à reprendre que lentement en 2021, la compagnie aérienne phare de Madagascar, Air Madagascar, a accumulé plus de 36 millions de dollars de dettes en 18 mois. La compagnie aérienne s’est ensuite mise au travail sur un redressement qu’elle a baptisé « Phénix 2030 » en faisant appel à un nouveau directeur général, Thierry de Balleuil, et en se rebaptisant Madagascar Airlines. Pour réduire ses dépenses et se concentrer sur le retour aux bénéfices avant de se développer, la compagnie aérienne a également annulé son projet de louer de nouveaux avions Embraer E190-E2  de milieu de gamme et a annulé certaines routes internationales (vers l’Hexagone), préférant au lieu de cela se recentrer sur des routes régionales.

Pour maintenir la compagnie à flots, la Banque mondiale a enfin proposé de financer, à hauteur de 57 millions, l’intégralité des investissements du plan de relance de  Madagascar Airlines, rapporte 2424.mg. Sur l’enveloppe de 57 millions de dollars, 37 millions de dollars serviront à restructurer et à moderniser sa flotte d’ATR72. Les 20 millions de dollars restants seront injectés pour les investissements généraux (17,3 millions) et pour l’accélération de la digitalisation (2,7 millions).

« La Banque mondiale n’est pas là pour rembourser les créanciers », a déclaré Idah Z Pswarayi-Riddihough, directeur pays de la Banque mondiale pour le Mozambique, Madagascar, Maurice, les Comores et les Seychelles, dans un communiqué rapporté pour la première fois par le site spécialisé Simple Flying. « Cette institution financière est là pour nous financer des investissements importants pour notre développement et pour notre retour à l’équilibre. » Le prêt servira donc principalement à entretenir et moderniser les avions actuellement dans la flotte d’Air Madagascar, à développer son réseau de lignes pour éventuellement redémarrer les vols supprimés et à poursuivre le travail de rebranding pour attirer et fidéliser sa clientèle.

Dans le cadre de l’accord autour du prêt, la Banque mondiale et Madagascar Airlines ont décidé que la compagnie aérienne se concentrerait dans un premier temps uniquement sur le redémarrage de son marché intérieur. La nation insulaire s’étend sur 587 000 km2 (plus que notre Hexagone) et possède dix aéroports dans différentes régions du pays. Étant donné que de nombreuses zones situées en dehors de la capitale Antananarivo sont isolées, une compagnie aérienne pleinement opérationnelle est essentielle pour le pays et pour de nombreuses communautés qui doivent parcourir de longues distances pour faire des achats et obtenir des services gouvernementaux. Un voyage nord-sud d’Antsiranana à Taolagnaro prend près de cinq heures d’avion, alors que de nombreuses communautés isolées ne sont accessibles que par vol charter.

« Le transport aérien est essentiel pour l’économie de Madagascar, notamment pour le secteur touristique, mais aussi pour l’accès aux services et aux opportunités pour les populations situées dans les régions les moins bien desservies par la voie terrestre », a ajouté Pswarayi-Riddihough.

Initialement, l’aide financière de la Banque mondiale était de 25 millions, dans le cadre du plan Phoenix 2030. Elle a été revue à la hausse en mars dernier, suite à une nouvelle analyse de la situation de la compagnie, précise Franceinfo.

Madagascar Airlines loue un Dash 8 Q400 en prévision de la haute saison 1 Air Journal

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