Airbus est confronté à une nouvelle pression sur son accélération prévue de la production d’avions de ligne, alors que le plus grand avionneur mondial peine à surmonter les pénuries persistantes de pièces de rechange et de main-d’œuvre, ont indiqué jeudi des sources industrielles.
Il n’était pas clair dans l’immédiat de savoir si le ralentissement annoncé pouvait mettre en péril les objectifs de livraison globaux pour 2024, mais les sources ont indiqué que l’assemblage de plusieurs dizaines d’avions pourrait être retardé au second semestre. Plusieurs compagnies aériennes pourraient voir leurs livraisons individuelles – déjà en retard d’un mois et demi en moyenne – encore retardées, ont indiqué des sources à Reuters, sous couvert d’anonymat. Un porte-parole d’Airbus a rappelé les derniers résultats trimestriels du groupe, dans lesquels il a réitéré un objectif de livraison de 800 avions d’ici 2024, sans faire davantage de commentaires. Fin avril, Airbus avait livré 204 avions depuis le début de l’année.
Airbus prévoit d’augmenter sa production sous-jacente d’avions d’environ 50 % pour atteindre 75 avions à fuselage étroit par mois en 2026.
Des sources avaient précédemment déclaré espérer que tout retard pourrait être récupéré à temps pour atteindre l’objectif à moyen terme, mais la marge disponible pour les retards diminue. La chaîne d’approvisionnement est responsable de jusqu’à 80 % du contenu des avions à réaction Airbus.
Chaque mois, Airbus organise une réunion interne pour adapter la production industrielle à la demande plusieurs années à l’avance. Les pièces sont généralement commandées 12 à 13 mois à l’avance pour les avions à fuselage étroit standard comme le très demandé monocouloir A321neo, ou plus longtemps pour les variantes nécessitant plus de personnalisation.
La pression croissante survient alors que les dirigeants des compagnies aériennes se préparent pour un sommet annuel très médiatisé à Dubaï, où les inquiétudes concernant la pénurie d’avions devraient être exprimées publiquement pour la deuxième année consécutive par l’Association du transport aérien international (IATA).
Malgré tout, l’avionneur européen voit l’avenir positivement. Airbus est ainsi de plus en plus confiant dans la possibilité d’obtenir la certification retardée de son avion de ligne A321XLR, à temps pour le salon aéronautique de Farnborough en juillet, ont indiqué des sources du secteur.
Un porte-parole de l’Agence européenne de la sécurité aérienne (AESA) a déclaré qu’elle prévoyait de certifier l’avion d’ici l’été et a refusé de commenter une date précise.
Pas si Cool !! a commenté :
3 juin 2024 - 12 h 28 min
Les sous traitants ont tout intérêt à suivre pour ne pas se faire écarter des listes des constructeurs pour les prochains mandats.
Dur dur d’être dépendant d’une organisation ambitieuse mais qui suit le marché.
Seul Boeing doit apprécier ce retard :-)…
Quand au A321XLR, sauf nouveau coup de Trafalgar de la part d’un concurrent un peu trop envieux … pour ne pas dire jaloux …, cela devrait être une belle annonce.
Thomas E. a commenté :
3 juin 2024 - 17 h 16 min
Changer de sous traitants pour éviter la pénurie de pièces… une solution possible mais qui se heurte malheureusement à la pénurie de sous-traitants qualifiés dans le domaine aéronautique…
Il y aurait bien ceux qui travaillent pour Boeing, qui fournissent notamment les composants pour le 737 dont la production est au ralenti… Mais basculer la production vers des composants Airbus ne se fait pas en un jour, l’adaptation des chaines de production est un processus long, couteux et hasardeux…
Bencello a commenté :
3 juin 2024 - 14 h 46 min
On peut se demander dans quelle mesure cette pénurie de composants ne va pas privilégier les fournisseurs selon leur trésorerie, leur taille, ou leur soutien financier national plutôt que sur leurs compétences techniques.
Et si tout cela n’est pas un frein à l’innovation (nouvelle pièce, nouveau fournisseur, nouveau risque).
Plus que jamais la double (voire triple) source est incontournable, mais elle est loin d’être possible pour tout
problème d(approvisionnement ? a commenté :
5 juin 2024 - 0 h 51 min
Il n’y a pas si longtemps, tout était de la faute du COVID :
– Arrêt logistique
– Personnel parti
– Relance de la production
– Les ports qui ne trouvent pas d’opérateurs
– Les camionneurs qui ne trouvent plus la route
– les routes maritimes sans queue ni tête car les resources sont dispersées.
Puis ce fut le tour d’Evergreen qui fait un dérappage frein à main dans le canal de Suez…
Depuis, personne ne s’en est remis et c’est à chacun qui dira le mieux “réseau d’approvisionnement” qui est devenu un fourre tout qui a bon dos. J’attire l’attention sur le fait que PERSONNE ni AUCUN article ne donne plus de détail sur la source de ce “problème d’approvisionnement” dont le vrai nom s’appelle…