En 2023, près de 3 vols sur 10 sont arrivés avec plus de 15 minutes de retard, soit plus qu’en 2022 et bien pire qu’en 2019 avant la pandémie, révèle une analyse d’Eurocontrol.

Le retard « toutes causes confondues » ou « horaire » mesure la différence entre l’heure à laquelle un avion arrive/départ de la position de stationnement et l’heure prévue ; il reflète l’expérience des passagers. En 2023, le retard moyen au départ par vol était de 17,8 minutes, très similaire à 2022, tandis que le retard moyen à l’arrivée en 2023 a augmenté de 0,2 minute pour atteindre 16,2 minutes. Ce retard à l’arrivée plus faible est une indication de la capacité d’une compagnie aérienne à absorber une partie du retard au départ pendant la phase de vol.

Eurocontrol collecte les données sur les raisons des retards directement auprès des compagnies aériennes afin de mieux comprendre les retards sur le réseau. Pour identifier les facteurs de retard dans l’horaire, l’organisation doit se concentrer sur la phase de départ où les compagnies aériennes enregistrent la ou les raisons du retard ; un vol peut avoir à la fois un « retard réactionnel » causé par l‘arrivée tardive de l’avion et également un retard de chargement des bagages ou un retard de gestion des flux de trafic aérien (ATFM).

En 2023, les « retards réactionnels » ont ajouté 8,2 minutes par vol, avec des pics survenant l’après-midi et le soir. L’un des objectifs du Réseau est de maintenir les retards aussi bas que possible pendant les premières heures de rotation afin de réduire le risque d’un effet boule de neige de retards réactionnels pendant le reste de la journée opérationnelle.

Les retards des compagnies aériennes (tels que la gestion des passagers et des bagages, le traitement du fret et les problèmes techniques) ont contribué en moyenne à 4,5 minutes par vol. Les retards ATFM en route ont augmenté pour atteindre une moyenne de 1,9 minute par vol, en légère hausse par rapport à 1,8 minute l’année précédente. Les retards ATFM en route liés aux conditions météorologiques en 2023 ont été particulièrement élevés en raison de l’augmentation du temps convectif en été. De plus, les retards météorologiques locaux dans les aéroports (tels que les services d’escale perturbés par des conditions météorologiques défavorables ou le dégivrage) ont ajouté 0,6 minute par vol, portant le retard moyen total au départ lié aux conditions météorologiques à 1,2 minute par vol en 2023.

Les retards causés par les restrictions aéroportuaires, qui incluent les retards ATC locaux ainsi que les réglementations d’arrivée ATFM en raison de la capacité ATC, du personnel, de l’équipement, etc., ont contribué à hauteur de 1,8 minute par vol au départ. Les procédures gouvernementales, y compris les contrôles de sécurité et douaniers, ont ajouté en moyenne 0,4 minute par vol.

De nombreux efforts sont consacrés à la réduction des retards, qui impactent les passagers, réduisent la prévisibilité et entraînent un coût financier important. Cela ne peut être réalisé que grâce à une coopération efficace entre les compagnies aériennes, les aéroports, les prestataires de services de navigation aérienne et le gestionnaire du réseau EUROCONTROL.

EUROCONTROL ou Organisation européenne pour la sécurité de la navigation aérienne est une organisation intergouvernementale européenne, fondée en 1960, dont le siège est situé à Bruxelles. Sa mission est d’harmoniser et d’unifier la gestion de la navigation aérienne en Europe dans des conditions de sécurité maximale tout en minimisant les coûts et les impacts environnementaux.

Eurocontrol se penche sur les causes des retards de vol 1 Air Journal

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