Airbus a demandé une compensation financière pour reprendre les opérations déficitaires de Spirit AeroSystems, une demande qui est apparue comme un obstacle à un accord de rapprochement entre le fournisseur et son principal client Boeing, ont indiqué des sources proches du dossier.
Les dirigeants de Spirit et d’Airbus sont en pourparlers à New York, a rapporté pour la première fois Bloomberg, pour tenter de résoudre des problèmes tels que les demandes de compensation financière du constructeur aéronautique européen pour prendre en charge les opérations déficitaires du fournisseur. Ils incluent également les mécanismes de séparation des activités d’Airbus de Spirit, ont déclaré deux des sources qui ont parlé sous couvert d’anonymat.
On ne sait pas exactement comment les négociations ont progressé ni si les obstacles ont été surmontés. Les principaux constructeurs aéronautiques mondiaux ont étudié les moyens de dénouer leurs liens respectifs avec Spirit grâce à un accord « cadre » soigneusement planifié visant à diviser leurs opérations, a rapporté Reuters en avril.
Les sources n’ont pas donné de détails financiers, mais des sources industrielles ont déclaré qu’une usine britannique d’Airbus gérée par Spirit avait besoin d’un réinvestissement de plus d’un milliard de dollars pour se sortir des pertes. Boeing se concentre sur l’acquisition de son principal fournisseur d’aérostructures, qui produit le fuselage de son avion 737 MAX. Pour que Boeing reprenne le contrôle, il doit faire face à son principal rival Airbus, qui représente environ un cinquième des revenus de Spirit. Boeing devrait s’opposer au paiement d’Airbus pour reprendre ses opérations. L’avionneur américain souhaite conclure un accord de rachat avec Spirit AeroSystems pour se concentrer sur l’accélération de la production MAX, a déclaré l’une des sources. « Ils veulent que cela soit fait pour que les choses puissent se stabiliser et préparer l’ensemble du système de production à augmenter son rythme ».
Bencello a commenté :
6 mai 2024 - 12 h 19 min
La situation est ubuesque: un acquéreur qui ne souhaite pas acquérir, demande des indemnisations, afin de compenser des investissements industriels à venir.
On voit mal Boeing accepter sans sourciller de verser le moindre dollar à Airbus, sauf à supposer que l’Européen puisse bloquer tout le processus de scission s’il n’obtient pas gain de cause.
L’usine de Belfast qui produit les ailes d’A220 est à ce point dépassée pour qu’1 milliard de $ soit nécessaire ?
Pour Airbus l’enjeu est important également: il se retrouve lié par un sous-traitant commun avec son principal concurrent, en ayant repris un programme (l’A220) d’un autre concurrent. Pas banal comme situation.
@bencello a commenté :
6 mai 2024 - 13 h 29 min
Dans le composite, encore plus de grande taille (comme, au hasard, des ailes) ça chiffre très vite en terme d’investissement.
Surtout si l’autoclave et/ou la salle grise sont concernées.
Vue selon une autre perspective…. a commenté :
6 mai 2024 - 15 h 41 min
Initialement l’usine de Belfast était celle du constructeur Short. Puis ce constructeur fut achetée par De Havilland Canada qui lui-même devint Bombardier ….Ce dernier y fit produire les ailes de son avion CSerie, mais , en grand déficultes financières, ayant besoin d’argent et désirant ensuite se restructurer, Bombardier vendit l’usine à un certain Spirit, nouvelle entité issue d’un certain Boeing… tout en y laissant la production sous contrat des ailes du CSerie. Puis Bombardier sortit de toutes sa gamme avions de ligne et vendit – entre autre- le programme CSerie à Airbus…
Et c’est ainsi qu’une certaine Spirit fait aujourd’hui 80% de son chiffre d’affaire avec Boeing…et 20% avec Airbus.
Donc, vu d’un autre point de vue, le sous- investissement chronique dans l’usine Spirit de Belfast est possiblement le résultat des pressions de Boeing sur Spirit ( on sait que Boeing sait très bien jouer de cela!) pour que Spirit consacre au fil des années l’essentiel ,sinon la totalité, de ses propres investissements dans ce qui sert directement Boeing…et délaisse ce qui sert Airbus…ce faisant, chez Boeing on devait imaginer alors jouer en sa faveur tout en jouant contre Airbus….Car c’est bien connu: des investissement non faits en temps et en heure, ça ne permet pas la modernisation de la fabrication et donc une baisse des coûts unitaires: l’idée anti-Airbus de la politique Boeing réside là!
Et aujourd’hui, maintenant que Boeing veut de nouveau réintégrer le travail de Spirit en son sein en rachetant cette entreprise, l’usine Spirit-Belfast est un gros caillou dans la chaussure….Airbus entend faire aujourd’hui payer à Boeing les investissements refusés hier…
Thimoté G a commenté :
6 mai 2024 - 12 h 50 min
Si Airbus récupère le morceau qui l’intéresse? à bas coût, ça sera encore un jolie coup contre Boeing qui voulait parasiter la production à destination d’Airbus …
Pas si Cool !! a commenté :
6 mai 2024 - 12 h 53 min
Les deux géants vont à nouveau se disputer, cette fois sur le rachat de Spirit..
La bataille est financière cette fois !!
La finalité, sera une implosion de SPIRIT au profit des deux. Ils vont se partager l’entreprise….
CHECK LAST a commenté :
6 mai 2024 - 15 h 02 min
Hello les techniciens et spécialistes aéro
Si ça vous intéresse …
Je suis tombé sur YT sur cette vidéo d un jeune passionné qui parle du 220/300 versus 320 : Comparaison matériaux poids consommation capacité sièges etc…
Ce qu il dit au sujet de l avion Canadien plus léger est il pertinent ? Il s interroge sur le fait que l avion Canadien consommant 9% de moins par passager pourrait supplanter le 320
Un de ses contradicteurs dans les commentaires évoque entre autres facteurs négatifs la moindre capacité de production de l usine de Mirabel et du service après vente comparée à la force industrielle des FAL du 320 ..
Qu en pensez vous ?
https://www.youtube.com/watch?v=yKcKyecKt_U&ab_channel=ObjectifPilote