La réputation déjà mise à mal de Boeing l’a été encore davantage lors de deux audiences de comités sénatoriaux mercredi à Capitol Hill (Washigton), avec des lanceurs d’alerte s’interrogeant sur la manière dont l’entreprise construit des avions et sur la sécurité de ces avions.
L’un des principaux témoins était l’ingénieur de Boeing, Sam Salehpour, un lanceur d’alerte qui a déclaré avoir été menacé pour avoir fait part de problèmes de sécurité à ses supérieurs pendant plusieurs années. Selon ses termes à propos de Boeing : « ils produisaient des avions défectueux ». « J’ai de sérieuses inquiétudes quant à la sécurité des avions 787 et 777 et je suis prêt à prendre des risques professionnels pour en parler », a-t-il déclaré dans son discours d’ouverture. Il a déclaré lorsqu’il a fait part de ses inquiétudes : « J’ai été ignoré. On m’a dit de ne pas créer de retards. Franchement, on m’a dit de me taire. » Il a également donné une anecdote étonnante en affirmant que certains employés de Boeing sautaient sur des morceaux du fuselage de l’avion pour corriger le désalignement entre les sections des avions, et que l’écart avait fini par être bien supérieur aux 5/1000ème de pouce autorisés par les propres normes de Boeing.
Boeing n’a fait entendre aucun témoin lors des deux audiences de mercredi, mais lors d’un point de presse plus tôt cette semaine, il a défendu les normes utilisées pour construire les avions. Il a déclaré que l’écart de 5/1000ème de pouce ne correspond qu’à la largeur d’un cheveu humain ou de deux morceaux de papier et qu’il s’agissait d’une norme « hyper-en vigueur ». Même lorsque l’écart est plus large que ce qui était initialement interdit, les inspections des avions n’ont montré aucun signe de fatigue ou d’autres problèmes, même après des années de service.
Mais selon Salehpour, les assurances de Boeing ne valent rien. « Lors d’un vol à 35 000 pieds, la taille d’un cheveu humain peut être une question de vie ou de mort », a-t-il déclaré. « J’ai une attitude très négative à l’égard de la culture de sécurité », a-t-il déclaré plus tard au cours de l’audience. « Lorsque j’apporte quelque chose à mon patron, il m’empêche même de documenter ou d’envoyer des informations. Lorsqu’un responsable qualité dit de ne pas envoyer un sujet à un expert… c’est préoccupant. »
Boeing a publié plus tard dans la journée une déclaration défendant la sécurité de ses avions, affirmant qu’en 13 ans de service, la flotte de 787 Dreamliner a transporté en toute sécurité plus de 850 millions de passagers sur plus de 4,2 millions de vols, tandis que la flotte de 777 a volé en toute sécurité transportant plus de 3,9 milliards de passagers dans le monde. « Sous la supervision de la FAA, nous avons minutieusement inspecté et retravaillé les avions et amélioré la qualité de la production pour répondre à des normes rigoureuses qui se mesurent au centième de pouce », a déclaré Boeing. « Nous sommes pleinement confiants dans la sécurité et la durabilité du 787 Dreamliner. Nous sommes pleinement confiants dans la sécurité du 777, qui reste la famille d’avions gros-porteurs la plus performante de l’histoire de l’aviation. »
Un autre témoin, Ed Pierson, ancien directeur de Boeing et directeur exécutif de la Fondation pour la sécurité aérienne, a pointé du doigt les manquements de Boeing à fournir l’ensemble des documents aux enquêteurs du National Transportation Safety Board (NTSB) après le vol AS-1282 où un MAX 9 d’Alaska Airlines a perdu un panneau latéral en plein vol. « Il existe des documents documentant en détail le travail minutieux effectué sur l’avion d’Alaska Airlines et les dirigeants de Boeing le savent aussi, car ils se sont battus pour dissimuler ces mêmes documents accablants après les deux crashs de MAX » qui ont fait 346 morts, a-t-il accablé dans son discours d’ouverture. Dernièrement, Boeing n’a pas fourni les documents aux enquêteurs fédéraux indiquant quels employés avaient travaillé sur le « bouchon » de porte du vol du 5 janvier dernier. Boeing a récemment déclaré avoir recherché des documents, mais pensait que ses employés n’avaient pas documenté le travail.
Les sénateurs des deux côtés ont exprimé leurs inquiétudes concernant le témoignage. « Cette histoire est grave, voire choquante », a déclaré le sénateur démocrate Richard Blumenthal du Connecticut, président de la sous-commission permanente des enquêtes du Sénat. « Il y a de plus en plus d’allégations sérieuses selon lesquelles Boeing aurait une culture de sécurité défaillante et un ensemble de pratiques inacceptables. » Il a déclaré que depuis l’annonce de l’audience, sa commission avait entendu d’autres lanceurs d’alerte au sein de Boeing, dont un mécanicien de son usine de Caroline du Sud lui faisant part par écrit de ses inquiétudes. En termes de représailles potentielles, on lui aurait signifié que « des centaines d’autres attendaient devant les portes pour obtenir nos emplois ».
« Boeing est à un moment de jugement », a déclaré Blumenthal. « C’est un moment qui se prépare depuis de nombreuses années. C’est un moment qui ne résulte pas d’un seul incident, d’un seul vol ou d’un seul avion. » Mais, « ce que je ne veux pas que ce comité fasse, c’est effrayer le public américain », a-t-il déclaré. « En fin de compte, je veux que le public soit en confiance lorsqu’il monte à bord d’un avion. Mais je dois admettre que ce témoignage est plus que troublant… Il faut s’inquiéter. Nous devons aller au fond des choses. »
CHECK LAST a commenté :
19 avril 2024 - 8 h 14 min
« La grande caravane boing boing » fait dans la haute précision
MDR !
« Certains employés sautent sur les pièces de fuselage pour corriger le désalignement »
Hou méchant lanceur d alerte qui fait rien qu à embêter le gentil boing boing et dire des mensonges et des calomnies !
On devrait retrouver ce gars suicidé d ici peu …
Lchris a commenté :
20 avril 2024 - 10 h 19 min
C’est 2 poids 2 mesures dans ce beau pays la France, lorsque ce sont des lanceurs d’alertes qui dénoncent les déboires de Boeing, du coup ce sont des personnes honnêtes qui veulent sauver la vie d’autrui, mais lorsque ce sont des lanceurs d’alertes qui dénonçaient les ” bétises ” pour rester poli de l’arnaque co vid et des vax pik, on les traitent de complotistes…… merci les mer dias français LOOL
Grinch' a commenté :
20 avril 2024 - 10 h 35 min
Il y a une grosse nuance entre les lanceurs d’alerte Boeing et les “lanceurs d’alerte” “covid – antivax” (dont vous faites partie) :
– Les lanceurs d’alerte Boeing sont des ingénieurs et des techniciens qualifiés qui savent de quoi ils parlent car ils bossent directement sur ce qu’ils critiquent.
– Les “lanceur d’alerte” “covid – antivax” ne font que relayer des élucubrations sorties des réseaux sociaux et de la propagande organisée par l’état russe (je vous rappelle que le site sputnik.ru, qui a diffusé au moment du covid nombre d’articles prétendument sérieux, est directement affilié au FSB).
Le jour où les complotistes feront fonctionner leurs cerveaux comme les ingénieurs de Boeing, ça se remarquera…
Lchris a commenté :
20 avril 2024 - 11 h 49 min
Allez faire un tour sur la chaine TELEGRAM pour ne citer que cette chaîne, dans le monde entier ils parlent des procès massives en cours contre les medecins, les employeurs et même contre certains politiques qui ont vacciné de force la population, de nombreux cancers chez les jeunes en augmentation et d’effets secondaires depuis 2021 suite aux vax, des témoignages à en couper le souffle de personnes qu’on a payé pour éviter qu’ils parlent sur les réseaux sociaux et de les empêcher de venir témoigner dans les médias, des demandeurs d’emplois recalés par les employeurs parce qu’ils n’étaient pas vax. J’ai même un ami qui m’ avait expliqué qu’il s’est fait refusé un poste par l’employeur parce qu’il n’avait pas pris son vax et que cet employeur méprisait les non vax d’après ce qu’il m’avait dit, et quelques mois plus tard l’entreprise ferme et cet employeur décède. Effet boomrang non ? Et je connais dans mon entourage qui ont fait la pik, et quelques effets secondaires.
John a commenté :
22 avril 2024 - 10 h 27 min
Lien, lien, lien & lien.
Comme tjrs c’est pas à nous d’aller chercher les “preuves” avancées. Je suppose que si des procès massifs contre des médecins dans le monde on devrait en entendre parler (vu qu’on parle bien d’une audition au sénat d’une seule entreprise d’aéro).
Après pour les effets secondaires on peut avoir deux choses :
1/ effets véritables secondaires du vaccin (tjrs la même chose balance risque/protection. Il y a de forts effets secondaires au port de la ceinture lors d’un accident or tu la portes).
2/ effets “coïncidences” qui seraient arrivés dans tous les cas mais qui sont arrivés en même temps que le vaccin (ex : tu développes un cancer un mois avant la piqure, tu t’en rends compte deux semaines après. Pouf tu fais le lien avec la piqure)
Personne n’a jamais dit que le vaccin avait 0 effets secondaires. Par contre, ce qu’on dit c’est que c’est mieux que rien.
CHECK LAST a commenté :
20 avril 2024 - 11 h 53 min
Tu es tellement ridicule tu fais pitié
Et je te rappelle que t as rigolé quand le 350 a pris feu après avoir percuté l’embraer de la sécurité civile au Japon et pourtant il y a eu des victimes ça ne prêtait pas à rire
Viens pas nous parler du Covid sur un site aéro
Ah Bon ? a commenté :
19 avril 2024 - 8 h 26 min
Quelle surprise…
Heureusement le porte-étendard de Boeing, le fleuron du constructeur US, n’est pas atteint, j’ai nommé… le B767
Grinch' a commenté :
19 avril 2024 - 10 h 31 min
Si, quand même un peu puisque l’US Air Force n’en veut pas comme ravitailleur ! Mais pour le coup, ce n’est pas un problème lié au 767 en lui même mais un soucis de caméra pour le boomer.
Et pendant ce temps, les C-135 (autrement dit des 707 avec un fuselage étroit) continuent d’assurer vaillamment le service 60 ans après leurs sorties d’usine. Preuve que Boeing faisait du très bon boulot à l’époque…
Boeing a commenté :
19 avril 2024 - 10 h 37 min
Boeing ça devient n’importe quoi. Comment peuvent-ils demander à leurs employés de sauter sur des pièces pour les faire entrer, alors que la moindre différence peut être dangereuse…
Les “vieux” boeing, 737,747,757,767 et même anciens 777 étaient très sûrs, pourquoi avoir changé….
Il va bientôt falloir changer leur ancien slogan : If it’s not Boeing I’m not going par : If it’s Boeing I’m not going…..
ça craint quand même…. D’ici à ce qu’un 787 se désintègre en vol…..
Lchris a commenté :
19 avril 2024 - 11 h 17 min
Dernières nouvelles : d’après un site, Boeing va peut être relancer son ” 797 ” NMA afin de redonner confiance aux compagnies aériennes et de redorer son ” BLOUSON ” lool, comme ses avions sont dans la tourmente et peu être qu’ils abandonneront les max 7 et 10 pour se concentrer sur le NMA. Alors là ça aurait été une bonne nouvelle quand même !!
BLU83120 a commenté :
19 avril 2024 - 11 h 48 min
la meilleure réponse a cela est sur Netflix ” downfall” c est la qu on comprends tout quand Boeing est racheté par des financiers qui ne voient que le profit pour les actionnaires au détriment de la qualité et sécurité des passagers …….triste mais c est ce qu il se passe pour Boeing , lanceur d alertes ou pas !!!! quelle fierté de décoller en 1993 a paris dans le 747 de thai Airways ….c était top .le 31 janvier j ai pris le 747/800 de Lufthansa et ça n avait plus rien a voir après avoir voyage avec les A 380 , A 350, 787/1000 de Singapour air …..
aviation a commenté :
19 avril 2024 - 14 h 25 min
J’ai demandé sur un autre post fait par Olivia s’il n’y avait pas obligation de citer que l’on reprenait un article d’un autre journal en l’occurence le Figaro. Non seulement, je n’ai pas eu de réponse, mais mon commentaire n’est même pas passé.
Avez-vous connaissance de commentaires qui sont bloqués par quelqu’un sur le site ?
Grinch' a commenté :
19 avril 2024 - 18 h 53 min
Il m’est déjà arrivé plusieurs fois que des commentaires ne soient pas diffusés, mais à cause de dysfonctionnements techniques car je ne voyais pas marqué “Votre commentaire est en attente de validation” après avoir cliqué sur “poster un commentaire”.
Par ailleurs, préciser vos sources lorsqu’elles sont issues d’un autre média me semble logique, simple question d’honnêteté (en plus de la question de la propriété intellectuelle). Je ferais de même si le cas se présentait à moi.
@Aviation, obligation de citer et commentaires non publiés a commenté :
19 avril 2024 - 22 h 03 min
Lorsque vous reprenez le travail d’autrui vous avez en effet l’obligation de citer la source. C’est une obligation juridique.
Pour ce qui est de publier ou non un commentaire, c’est réservé à la discrétion de Air Journal.
C’est précisé dans les mentions légales (une bonne chose de prendre le temps de les lire) indiquées en pas de page.
J’en cite un extrait :
“Air-journal se réserve la possibilité discrétionnaire de publier ou non le commentaire sur son site Web, de le céder à un tiers, de le modifier, de l’adapter ou de le traduire en toute langue, de le conserver en ligne ou de le supprimer à tout moment et sans avoir à en informer l’utilisateur préalablement.”
bernard a commenté :
21 avril 2024 - 17 h 55 min
Boeing comme Airbus souffrent des mêmes problèmes. Chez Airbus aussi il y a des mécaniciens qui alertent les ingénieurs qui sont eux certains que tout va bien. La conception d’un d’avion coûte des milliards de dollars. Il faut des investisseurs qui eux veulent un gros retour sur investissement et surtout rapide avec un minimum de risques acceptables, alors les avionneurs font des “raccourcis” les avions sont terminés en ligne au fil de l’eau ,des retours des équipages, des compagnies. A titre d’exemple les verrous de portes de soutes sur B.747, les trappes d’égalisations de pression planchet DC10, l’isolant anti- feu du MD 11, le 320 avion révolutionnaire mais qui à sa sortie à généré beaucoup de problèmes conception, d’avionique (glissements de cartes). Il fallait aussi repenser le pilotage mais n’oublions pas Habsheim et la réaction de la DGAC et d’Airbus, n’oublions pas le Mont ST Odile où les heures passent et personne n’arrive à retrouver un avion qui utilise toujours la même route… voir approche de SXB. C’est là que l’humain télescope le financier, le sordide, qu’est -ce -que quelques morts au regard des milliards en jeu d’un ou plusieurs programmes retardés car derrière le 320 se profilaient les 318, 319, 321, 330, 340 et pour Boeing, derrière les 737 Max, le 777 max. Boeing n’est pas seul dans cette histoire, les coupes budgétaires faites sur le dos de la FAA sont aussi responsables (teste du logiciel informatique du 737 Max). Avec les privatisations, les compagnies aériennes sont tombées dans les mêmes modèles économiques, les investisseurs demandent des retours énormes à des entreprises, pour certaines de l’ordre de 7% alors que quand tout va bien, absolument bien elles génèrent 4% ou max 5% pour des entreprises qui ne maîtrisent pas leur environnement: les évènements dans le monde (11 septembre, l’Egypte Alexendrie) les coûts liés à la géopolitique, les guerres en Afrique, Moyen-Orient ( les équipages détenus comme boucliers humains lors de la guerre du Golfe), l’Ukraine… elles doivent s’adapter en permanence Mais en contenant les coûts. Alors qu’elles sont les coûts les plus élevés : la formation du personnel et l’entretien. Et la aussi tout n’est pas si simple. Rien n’est jamais blanc ou noir, celles et ceux qui connaissent bien le transport aérien savent qu’il n’y a jamais une cause unique à un accident (plaques de Reason) et les retours que nous avons pour l’instant se font via le prisme des journalistes. Attendons le rapport officiel de la commission.