Menacée de disparition après la crise sanitaire, la compagnie réunionnaise Air Austral devra se ressaisir et présenter d’ici avril « un plan de retournement » sur trois ans, a indiqué le gouvernement suite à une réunion au ministère des Outre-mer relative à la situation financière de la compagnie mardi 19 mars.
Le gouvernement français a demandé à Air Austral de se remettre sur le droit chemin. Il somme Air Austral de réviser de fond en comble ses activités et son management pour redevenir viable financièrement. Détenue à 55% par la société RunAir, rassemblant des investisseurs réunionnais, et à 44% par la Sematra, société d’économie mixte (région, département, Caisse des Dépôts), Air Austral est sortie très lourdement endettée de la crise du Covid-19, qui l’a mise complètement à l’arrêt. Elle cumulait 300 millions de dettes avant de bénéficier de multiples aides publiques puis d’être restructurée début 2023 sur fond d’apport de capitaux privés. L’État a lâché dans l’opération 100 millions d’euros de créances.
Le 7 mars dernier, le conseil de surveillance de la compagnie aérienne avait validé un plan de restructuration présenté par la direction. Outre l’injection de 10 millions d’euros supplémentaires au capital, il prévoyait une réduction conséquente de la masse salariale et une reprogrammation des plans de vol afin de privilégier les lignes les plus rentables. Le plan comprenait une baisse de salaire pendant un an à tous les niveaux de la compagnie ou des mesures comme une réduction du train de vie. Depuis fin février, des lignes vers Tuléar et Fort-Dauphin, au sud de Madagascar, et vers les Seychelles ont été supprimées car jugées insuffisamment rentables.
Outre les alertes financières émises fin janvier 2024, l’audit d’Aérogestion, qui est piloté par Marc Rochet, ancien PDG de French Bee, avait pointé du doigt des erreurs de gouvernance de la compagnie, avec un « directoire qui ne fonctionne pas ». Le document mentionne également « un héritage lourd à porter » en raison du « poids financier du passé » et une « gestion catastrophique de la flotte ». Quant au plan de restructuration mis en place en janvier 2023 « avec l’aide majeure de l’Etat pour échapper à la quasi-faillite », il n’était jugé « ni fiable ni réaliste ».
Ce pourquoi le gouvernement veut davantage estimant que le plan précédent est insuffisant, comporte des « erreurs de prévisions » et une « non-mise en œuvre de mesures » prévues. « L’État est dans une posture d’accompagnement qui sera exigeante vis-à-vis d’Air Austral », précise-t-on au sommet de l’État, après la réunion entre ministres des Transports, de l’Industrie et de l’Outre-mer. D’autant que l’État reste contraint par les règles européennes sur la concurrence et ne pourra pas apporter une aide financière supplémentaire. Il est donc demandé des efforts à toutes les parties prenantes. Surtout, Air Austral devra présenter don à la fin avril un « plan de retournement solide » à horizon de trois ans, audité par un « tiers indépendant » pour « fiabiliser les prévisions » et « rassurer les créanciers ou tout apporteur d’argent frais ».
Avant la crise sanitaire de mars 2020, la compagnie aérienne réunionnaise se trouvait à la cinquième place des compagnies aériennes françaises, derrière Air France, Transavia, Air Corsica et Air Caraïbes, selon les données de la Direction générale de l’aviation civile (DGAC). Employant plus de 800 salariés, elle exploite huit appareils, trois gros porteurs Boeing 777-300ER, deux Dreamliner 787-8 et trois A220, et dessert plusieurs destinations de l’océan Indien (Comores, Seychelles, Madagascar, Mayotte…) ainsi que la métropole depuis La Réunion. Lors de la présentation de son plan début mars, elle prévoyait 1,2 million de passagers pour l’exercice 2024-2025 qui débutera le 1er avril, un chiffre comparable au nombre de ses voyageurs de 2019-2020.
Run a commenté :
20 mars 2024 - 13 h 30 min
C’est une belle compagnie et très utile à l’île de la Réunion car elle permet de voyager dans le bassin de l’Océan Indien. Il faut rajouter la Thaïlande et l’Afrique du Sud aux destinations ainsi que le Kenya et la Tanzanie via la filiale Mahoraise EWA.
Mais effectivement, comme souligné dans l’article, son gros problème se situe au niveau de la gouvernance.
Il est temps de laisser cette compagnie dirigée par des pros de l’aérien.
Bern a commenté :
23 mars 2024 - 16 h 52 min
Compagnie bananière qui remplit les poches de ses administrateurs ( conseil général , conseil régional ) de jetons de lrésence et de billets gratuits . Plusieurs centaines de millions d’euro payés par le contribuable .
Devrait disparaitre .
Filoustyle a commenté :
20 mars 2024 - 18 h 38 min
Comme d’habitude elle va être sauver par de l’argent public et va s’empresser d’acheter du Boeing avec !
Tout comme Air Tahiti Nui
A340-300 a commenté :
21 mars 2024 - 7 h 09 min
Elle a acheté 3 A220 récemment, arrête tes conneries…
Filoustyle a commenté :
23 mars 2024 - 8 h 34 min
J’arrête pas mes conneries non et je parle des long courrier toutes les compagnies subventionnées par les autorités locales on acheté avec l’argent public des Boeing 777 ou 787 donc ces dernier sont en surpoids puisqu’il s’agit des avions d’essais et de qualification de Boeing, toute on achetée Boeing sauf une Air Calin qui reste fidèle à Airbus A330.
Et entre nous que propose Boeing face au A220 ?
Ils n’avaient peut être pas le choix car le seul choix c’est Embraer ?